Au diable la morale, la bienséance et les histoires de famille. Une nuit, juste une nuit, la première et peut-être la seule, se gorger de cette peau, de cette île, de ce don du ciel, de cette occasion trop unique pour ne pas l’honorer.
Tristan est ce roman des espaces, des ouvertures, du bleu ou du gris à perte de vue. Le roman dit l’exil, la perte, la découverte d’une région, d’us et coutumes, mais de l’autre aussi. Dans un style ample, poétique, souvent pictural, l’autrice nous embarque sur cette île perdue au milieu de rien. Là bas, les gens vivent au rythme des marées et des naufrages.
Courants d’air, sanglots, embruns, écume, épave . Des mots en cavale s’invitent et tournoient dans ma tête sans que je puisse en retenir aucun.
Ida est arrivée sur cette île après un tirage au sort. Elle rêvait avec son ami Léon de partir, mais il ne restait qu’une place, le sort a décidé que ce serait elle. Amputée de sa moitié, elle s’ouvre à une nouvelle vie, pleine, ivre de sensations, comme si cet espace ouvert sur la mer côtoyait l’infini.
Ode à la nature sauvage, voici un récit qui donne à ressentir : nous aussi, lecteurs, sommes avec Ida, et partageons ses multiples découvertes. Ce n’est pas un hasard si le personnage et l’autrice Clarence Boulay sont toutes les deux plasticiennes : le style est éminemment pictural. Place à la couleur et à ses nombreux contrastes ! Premier roman né après un séjour de 8 mois sur l’île Tristan, il porte son empreinte envoûtante.
Quand la nature livre son carmen.
L’Île Tristan ? celle de Tristan et Yseult dans la baie de Douarnenez…
Là c’est Tristan da Cunha ! 🙂 (au Nord des Quarantièmes rugissants ! ♥ )
Ce roman a commencé à m’intéresser lorsque j’ai compris que Tristan était une île… Ton avis me confirme qu’il devrait me plaire.
Eh bien, j’ai eu la même démarche que toi. 😉
Une lecture pour prolonger les vacances de chez soi…