2042. Depuis 30 ans, les catastrophes climatiques se sont enchaînées, plongeant le monde dans une nouvelle ère. Développement des fermes verticales, suppression des voyages en avion … La virtualité est devenue une réalité : animaux virtuels, poupées sexuelles, hologrammes font partie du quotidien. Exit la cigarette, les tensions qui font vieillir prématurément le corps. Tout est géré, validé, contrôlé. L’ancien monde s’est progressivement évanoui face aux bêtises humaines. Jadis, les problèmes ont été tellement importants que les hommes ont rapidement cessé de vouloir sauver les animaux. Il fallait d’abord se sauver soi avant de sauver autrui.
Malgré ce monde assisté, Lisa est une jeune femme incomplète. Des blancs composent son passé. Sa mère était absente, souvent terrassée par la mélancolie : elle reste un mystère pour elle. Cependant, la lecture des journaux intimes de sa mère l’a aidée à comprendre ce gigantesque point d’interrogation : sa mère a souffert de l’abandon de son premier amour. Mais pourquoi diable ne s’en est-elle pas remise ? Pourquoi a-t-elle subi sa vie ?
« La mer monte » est un roman à double narration. Lisa et sa mère. Cette narration hélicoïdale permet de maintenir un savant suspens. Qu’est-il arrivé à la mère de Lisa ? Quelles conséquences peuvent avoir les secrets de famille ?
Voici un roman d’anticipation habile par son construction, mais aussi par son contenu. Loin d’être un discours violent ou alarmiste, c’est le récit sans failles de notre monde de demain. Une société qui est allée trop loin, et qui est maintenant obligée d’être maintenue et muselée comme des enfants.
« La mer monte » revient sur la liberté individuelle, celle à l’échelle de notre famille, car ne serions-nous pas tous attachés à des poids familiaux ? Mais aussi à l’échelle sociale, puisque la liberté permise des personnages dans ce roman ressemble tristement à 1984. Sauf que personne ne s’est rebellé, puisqu’il fallait être sauvé. Et se rebelle-t-on contre un pays qui nous a sauvés ?
Ne vous fiez pas à la douce écriture d’Aude Le Corff. L’univers déployé ici sans appel. A lire pour son côté plaisant, et pour la réflexion amorcée ensuite. Apologue sensé et intelligent car il ne donne dans aucun extrémisme.
le thème ne m’attire pas vraiment… pourtant, il a l’air très réussi!
Un roman d’anticipation qui me tente. Merci du conseil.
@Leiloona
Merci de nous faire partager tes découvertes de lectrice très assidue et commentaires si pointues. Je vais m’empresser de lire « la mer monte ». Cela s’impose. Je serai bientot sur les rivages de la mer d’iroise. A très bientôt pour échanger nos plaisirs de lecture et d’écriture.
Ça me fait un peu peur, ce thème. Trop réaliste, peut-être. Mais ce que tu dis la narration m’intrigue.
Oui, et non … Cela nous met devant quelque chose qu’on veut se cacher. Mais ce n’est pas alarmiste … 😉