Voyages en terres inconnues, recueil de deux nouvelles qui mettent en avant le continent africain, permet de retrouver des ingrédients qui font la renommée de Laurent Gaudé.
Outre la mise en avant de cet plaisir de (ra)conter, véritable microcosme de la vie, le lecteur retrouve dans ces deux nouvelles des thèmes chers à l’auteur.
Tout d’abord, cette Afrique qui fit son succès avec La mort du roi Tsongor, est de nouveau au centre des récits. La traite des noirs avec « Sang négrier » est alors abordée sous un angle fantastique. Ces « nègres », véritables intermédiaires entre ces forces de la Nature invisibles et le monde réel, emportent alors le lecteur vers une époque nimbée d’un halo brumeux et fantasmagorique. On tremble d’effroi lorsque le narrateur devenu fou raconte cette histoire …
Le récit de « La Nuit Mozambique » permet davantage de se pencher sur le pouvoir de la littérature, mais aussi sur son importance sociale.
La deuxième nouvelle étonnera sans doute certains lecteurs puisqu’ils resteront sur leur faim : Gaudé explique lui-même dans l’interview qui fait suite aux nouvelles qu’il s’agit davantage de se focaliser sur l’importance de la narration orale plutôt que sur l’histoire en elle-même.
Et effectivement, voici un autre thème important chez Gaudé : le plaisir de se raconter des histoires, thème qu’on retrouve aussi dans Les Oliviers du Négus. Il s’agit avant tout de marquer autrui par ses histoires : que laisse-t-on après sa mort, si ce n’est son histoire ? Ne doit-on pas non plus transmettre oralement les histoires des autres, véritable terreau de l’âme humaine ? Ne retrouve-t-on pas alors le concept même de la littérature avec ces aèdes qui racontaient inlassablement leurs histoires, celles des hommes, afin que ceux-ci comprennent mieux d’où ils viennent ?
Encore une fois sous le charme, peut-être sont-ce deux récits un peu moins forts que ce que j’ai déjà pu lire de l’auteur, néanmoins sa force du verbe est toujours là. Une fois de plus.
Voyages en terres inconnues
Auteur Laurent Gaudé
ÉditeurMagnard
Date de parution mai 2008
Collection Classiques et Contemporains
Format 13cm x 18cm
ISBN 2210755182
EAN 978-2210755185
5 € 20
109 pages
Je l’ai eu en specimen mais je dois avouer que je ne l’ai jamais lu…
Ton résumé m’incite à aller fouiller dans ma bibliothèque!
Et j’ai bien envie de lire Les Oliviers du Négus du coup…
Je l’ai acheté il y a quelques jours, car je n’arrive plus à mettre la main sur l’exemplaire reçu … Oui, mon bureau est en bordel, je devrais poster un avant / après d’ailleurs, car je le range en ce moment …
*soupir*
Je n’avais pas trop aimé ces deux nouvelles : http://milleetunepages.canalblog.com/archives/2009/12/06/16042986.html
Erff, google n’a pas été mon ami pour le coup, ton billet n’est pas répertorié. 🙁
J’attends son nouveau roman avec impatience!!!
Nous sommes au moins deux alors ! 😆
Il m’attend dans ma PAL, mais comme j’ai du mal avec l’auteur, je recule toujours le moment.
Alors ce ne sera sans doute pas le bon livre si déjà tu as du mal avec cet auteur …
J’ai préféré « Sang négrier » à « Dans la nuit Mozambique » car la fin m’a frustrée. Je m’attendais à autre chose. Mais j’aime beaucoup la narration de Gaudé. j’avais adoré « Ouragan ».
Je n’ai toujours pas lu « Ouragan », mais il vient de sortir en poche, je crois ! :))
Parfait pour ma bourse ! 😉