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Bizarrement, à partir de cette photo, je n’ai pas écrit sur ce que je voyais, mais sur ce que je ne voyais pas…
Je m’appelle Nicolas
Voleur de mon état.
J’ai volé de la vodka
Dans les plaines de Volga
J’ai volé des Vespas
A Domodossola
Et de la Quinquina
A côté de Lima.
J’ai volé du Coca
En banlieue d’Atlanta.
J’ai volé de l’alva
Pour papa qui aimait ça
J’ai volé du calva
J’ai volé des pizzas
Des pétunias
Des pergolas
Des piranhas
Et un phylloxéra.
J’étais voleur en A
Pour l’amour d’une nana.
J’ai fini cette vie-là.
Je ne vole plus pour Anna
Ni pour Alexandra
Ni même pour Patricia
Ou pour Anasthasia
Encore moins pour Clara
Ou pour Katarina.
J’avance à petits pas
J’entre dans les villas
Je frôle les sofas
J’évite les Yuccas
Les hamsters et les chats
Je rampe tel un naja
Échappé de Douala
Et sans bruit ni fracas
Je vole des cadenas.
Je m’appelle Nicolas
Voleur de cadenas.
Excellent ! En si peu de temps, je suis admirative ! Il faut que tu m’expliques ce que Nicolas peut bien faire d’un puceron ? ah ah ah !
belle idée..mais pourquoi voler des A?
Oui c’est chouette !
Pourquoi pas ?
Ah ah Ah…
quel jour sommes nous??
Poisson d’avril !
Merci Alexandra
enfin un sourire pour nous
qui sommes con/
sidérés
ceptualisés
descendants
sensuels
fédérés
mais surtout
finés
comme
des sardines
à l’huile
des harengs
saurs
des merlans
frits
des truites
au beurre
de la lamproie
à la bordelaise
des soles
meunière
du saumon
bellevue
des maquereaux
marinière
un sourire
en coin
comme seuls les poissons
carrés de nos cantines
d’antan
pouvaient le faire
Merci merci
Excellent ce poisson… Piranha ? Congres debouts ???
Dis, on est tout seuls aujourd’hui ? C’est un truc de famille ?
Joli poisson d’avril en poésie, doué !
Bien 🙂
Allo ???? Y a quelqu’un ???
C’était sa boîte. Son univers privé se réduisait aux dimensions 20x17x30. Juste le numéro lui garantissait son espace. On avait le droit d’installer un cadenas. Personne ne le faisait depuis que des petits malins les avaient fracturés de façon systématique les mois précédents. Il pouvait y mettre ses affaires avant et les reprendre après. A l’époque, le carré noir permettait d’y apposer une plaque. Là encore, ce détail était devenu superflu. On avait bien pensé à les repeindre, mais voilà, le temps était passé et ça n’avait jamais été fait. Alors quand chaque année, il le retrouvait, c’était le plaisir qui s’invitait. Il aimait l’odeur des différents papiers. Il y collectionnait les différentes couleurs des outils achetés. De plus, dans la boîte s’invitait tous les petits objets confisqués. Deux semaines qu’il ne l’avait pas vu. En quatrième vitesse, il avait fallu tout vider. Depuis, il mélangeait vie professionnelle et privée, passait plus de temps qu’avant à faire son métier. Il était même obligé de rappeler à tous les jeunes qu’il n’avait pas de secrétaire devant l’abondance de leur demande d’aide. Heureusement, les vacances, c’était pour vendredi. Il allait pouvoir lever le pied et s’occuper de ses propres bambins à temps plein. Finis cours et soutiens. Juste copies et devoirs à corriger. Alors, il ne sait pas quand il la retrouvera sa veille boite mais ce qui est sûr c’est qu’il aura un grand plaisir à les voir assis dans sa salle tranquillement à leurs places prêts à chahuter et à ne pas écouter. Pas sûr qu’il ne sera pas non plus un peu ému et peut-être plus, tant il a l’impression de mieux les avoir accompagné. Une expérience qu’il n’est pas prêt d’oublier. Il a hâte que tout ça soit derrière lui.
vagabondageautourdesoi.com
Joliment narré !
Moi, je sais qui a volé le cadenas…
J’ai pas voulu le dénoncer, mais moi aussi je sais que Nicolas les a subtilisés!
Escalier C – Porte 26
Je me suis calé dos au mur de l’escalier C, avec vue sur les boites aux lettres. Je ne bougerais pas de la nuit, ni de la journée. Nous sommes le 26. C’est le dernier jour. J’en suis certain. J’ai le cœur qui bat un peu vite quand j’y songe.
Le rituel s’est installé depuis près d’un mois. Je crois que j’ai commencé à les attendre dès la troisième lettre. Au début, j’ai pensé à une pub glissée dans la boite, mais chaque jour les enveloppes étaient de couleur différente. Très vite, j’ai davantage prêté attention aux enveloppes qu’à leur contenu. Les premières, une fois rassemblées tournaient autour de nuances bleues, puis jaunes et enfin rouges. Je les ai toutes punaisés sur le mur de ma chambre face à mon lit comme une immense palette de couleur, aussi grande que le nombre reçu.
Bien sûr chaque missive reçue est intrigante même si elle manque sérieusement d’originalité depuis que j’ai compris qu’il n’y aurait jamais rien d’autre qu’une feuille A4 pliée en quatre sur laquelle était inscrite une lettre de l’alphabet. Une lettre par jour, en commençant par la première de l’alphabet. Ont suivi le B, le C, le D et ainsi de suite dans l’ordre établi depuis l’apparition de l’alphabet latin.
Passée la surprise des premiers messages j’ai cherché à découvrir quelle main venait déposer chaque jour une lettre dans ma boite. J’y ai passé nombre d’heures, sans succès. J’ai tenté celles du jour puis celles de la nuit. Selon la lettre reçue j’y ai associé une heure, j’ai tenté de résoudre des probabilités improbables qui à défaut de réponses m’ont permis de sombrer dans les bras de Morphée avec facilité.
J’attends. J’attends sans certitude, avec une émotion de l’ordre d’une étincelle vibrante. C’est peut-être idiot, dénué de sens et sans doute est-ce le cas pour la plupart des gens. Pourtant j’y vois de l’extraordinaire dans l’ordinaire, une sorte d’éclat de vie dans mon existence inhabitée.
J’aime beaucoup le dernier chapitre de ton texte, il résume ce que nous pouvons penser dans notre situation actuelle, bravo !