Bonjour ! Aujourd’hui, une photo et une citation à mettre dans votre création.
A demain pour une nouvelle photographie !
Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends.
Bonjour ! Aujourd’hui, une photo et une citation à mettre dans votre création.
A demain pour une nouvelle photographie !
Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends.
Cage à poule
J’ai toujours aimé les cages à poules. Petit, je n’avais qu’une hâte, c’était que ma mère m’emmène au parc pour escalader ces drôles de baraques en fer. Souvent, j’y retrouvais mon cousin Hervé, il avait deux ans de plus que moi et il arrivait presque toujours le premier en haut de la construction. Curieusement je ne lui en voulais pas : Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. Même si je ne savais le formuler ainsi, voilà ce que je ressentais à six ans.
Aujourd’hui j’ai trente ans et je suis ouvrier en bâtiment depuis plus de dix ans déjà. J’aurais pu être ingénieur ; comme disait ma mère : « Simon, tu en as les capacités » Les capacités, peut-être, mais l’envie, non.
Hervé il est devenu sous-marinier ; drôle pour un gars qui aimait toujours aller plus haut… mais je peux comprendre, le très haut et le très profond, ça se rejoint, c’est un peu comme l’infiniment grand et l’infiniment petit, les bébés et les vieillards, tout ça se ressemble finalement.
Moi, j’ai toujours voulu atteindre les sommets, mais au sens propre, pas au sens figuré, alors toute l’année je travaille sur les chantiers et pendant mes congés j’escalade des montagnes enneigées. Moi, ma vie, c’est grimper, grimper, grimper.
Aller plus haut…. comme dit la chanson.
Joli travail sur le thème de « Ce que j’ai envie de faire, ce que mes parents auraient voulu que je fasse »…
Merci Amor Fati
Joli. Il y a plein de douce sagesse dans le texte.
Merci Cloud
Apprendre, c’est toujours s’écouter soi-même… Une belle preuve ici !
Merci Victor
C’est marrant. Chaque jour, quand la photo arrive, j’ai une idée qui se fixe immédiatement dans mon cerveau. Parfois, comme aujourd’hui, c’est complètement loufoque. Mais ce n’est pas grave, je vais jusqu’au bout. On aime ou on n’aime pas… mais moi, ça m’amuse !
——————————————————————————–
Trois jours pour un tel travail, non mais ça va pas ? Évidemment que j’ai le plan, comment voulez-vous faire autrement ?
Je l’entends encore au téléphone ce matin :
« Il faut que tu te dépêches, elle risque d’attraper froid…
Mais si, tu vas y arriver.
Tu connais le proverbe : « Je ne perds jamais, soit je gagne soit j’apprends… »
Et gnagnagna et gnagnagna… »
Je voudrais bien le voir le patron moi.
D’autant que je ne maîtrise pas du tout la technique.
Ma femme m’avait bien montré, il y a deux ans, je me souviens. On avait fait une écharpe pour le fils de sa cousine qui venait de naître.
Heureusement que des copains sont venus me donner un coup de main, sinon, je n’y serais jamais arrivé.
Enfin, je pense que le pull de la Statue de la Liberté sera prêt à temps.
Mais bon, faire du tricot avec des barres de métal, c’est quand même limite comme boulot.
Je voudrais bien le voir le patron moi.
Marrante cette idée de pull de fer pour la statue de la liberté ! J’aime beaucoup cette fantaisie
C’est drôle ! Bravo ! Texte court et déjanté : j’aime beaucoup.
Une chute subtile et loufoque, qui donne une interprétation originale de la photographie. Bravo !
Il aurait pu faire tous les métiers. Il était prêt à tous les exercices pour nourrir sa famille!
Mais aujourd’hui il gisait là au pied de cet enchevêtrement de grilles et de barres qui devrait devenir un bel édifice, le fleuron de l’architecture du XXème siècle. A quel moment cela avait -il foiré?
« Je ne perds jamais, sois je gagne sois j apprends! » avait-il pour habitude de déclarer, avec son bel optimisme chevillé à l âme…
Qu’avait-il appris? Qu’avait-il gagné? On ne le savait pas! Reste que la vie, il l avait bel et bien perdue…
V.P.
Triste fin, c’est vrai, mais, dans ce texte, j’aime ce contrepied de la maxime qui ne résout pas tous les problèmes.
Apprendre, c’est aussi faire face à l’échec de ses ambitions. Peut-être saura-t-il rebondir, qui sait ?
Triste, cet homme sacrifié sur l’autel de l’architecture.
A Cranalec sur Mer, la bande d’artistes et de marginaux qui avaient en grande partie pris possession du village, se retrouvait souvent au Bar de l’Univers. Les bouteilles de muscadet s’y succédaient à grands renforts de voix et de verres qui s’entrechoquaient gaillardement. Parmi les habitués, Yann Le Borgne, ancien marin, traînait sa peine avec toujours à la bouche une maxime censée temporiser une hypothétique compassion de la part de ses copains. Il dépensait toute sa pension de marin réformé en grattant des jeux de hasard sur le comptoir. Ses copains goguenards se moquaient de lui. Il leur répondait : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. ». D’ordinaire, les formules toutes faites des grands hommes ont du bon : servies clé en main, on les admet comme des postulats. Mais au bar, les gens aimaient se moquer de Loïc : « Ben dis donc, avec tout ce que tu n’as pas gagné depuis que tu joues, tu dois être savant aujourd’hui ! ».
Quelques temps après, la femme de Le Borgne le quitta pour aller vivre avec Christophe, le potier. Ses copains passèrent un à un chez lui pour le réconforter. A tous, il leur répliquait avec désinvolture : « Dans la vie, il n’y a pas d’échec, il n’y a que des expériences ». Et il leur offrait une tournée.
L’année suivante, Yann Le Borgne trouva un petit boulot sur un chantier au port de Concarneau. Le travail était peu payé, mais surtout dangereux et sans sécurité. Aussi, en montant des tiges d’acier sur un échafaudage branlant, il tomba et se fractura la jambe. Sa première sortie fut pour Le Bar de l’Univers. Le patron paya quelques verres. Tandis que ses amis lui posaient des questions sur son état et lui conseillaient de prendre du repos, il leur rétorquait, un sourire en coin : « Tout ce qui ne tue pas renforce ».
Un jour, on retrouva Yann Le Borgne, mort chez lui quelques jours avant. Retiré dans une masure, pauvre, solitaire et taciturne, il était tombé de son escabeau. Ses copains l’accompagnèrent au cimetière. Christophe, son ancien ami potier, plein de remords, fit inscrire sur sa tombe : « L’expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n’éclaire que le chemin parcouru. (Confucius).
Est-ce que je peux trinquer avec mon verre de muscadet à Yann Le Borgne qui nous quitté ?
Ce ne sont pas toujours ceux auxquels on pense en premier (les milliardaires ayant réussi à réaliser leurs rêves, les philanthropes…) qui nous offre la plus belle leçon de vie… Le Borgne est un bel exemple.
Pauvre, pauvre Yann, son chemin était décidément jalonné d’orniere et d’embûches, le mauvaise sort s’est acharné… j’ai hâte de retrouver les « Cronalecois’. Une petite fête de village qui se termine bien, nous ferait du bien. Surtout que le feu d’artifice du 14 juillet es Tu encore loin… Merci Cloud, pour ces bons moments de lecture.
Quel bon texte, tu as super bien intégré la photo et aussi la maxime sur laquelle tu as rebondi plusieurs fois, vraiment, bravo !
Pas gais gais tous nos textes!!!
Photo en couleurs
hommes en équilibre
crochètent
des fers à béton
rouillés
avant de couler
les parois d’un bâtiment
flottant au vent
mauvais.
Le jeune apprenti
tout en haut
répète dans sa tête
la devise de son patron
je ne perds jamais
soit je gagne
soit j’apprends
je ne perds jamais
soit je gagne
soit je..
…
…
Effectivement, pas gai, mais bien écrit. J’aime aussi le rythme du texte.
Un rythme endiablé, qui se perd finalement… Comme quoi l’aspect comique de la chose peut aussi en cacher un autre, beaucoup plus tragique.
Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends.
Lorsque mon mari a vu pour la première fois sa nouvelle usine à quelques kilomètres de Casablanca (où nous allions vivre), il n’y avait que la charpente. A charge pour lui comme directeur de l’usine (la future usine) de superviser la construction avec le chef des travaux, ce dernier étant spécialiste de la construction et mon mari de ce qui doit être fait pour qu’une entreprise (de teinture et apprêts) de textile puisse fonctionner correctement dés le démarrage. Mon mari connaissait à peu près tous les secteurs de cette industrie et avait dirigé des usines de toutes tailles et à divers stades de développement. Mais il ne pensait pas à avoir au Maroc à commencer quasiment depuis le début c’est-à-dire le coulage de la dalle en tenant compte du futur placement des machines (notamment celles achetées en France à la fermeture de son ancienne usine), de l’écoulement des eaux, plus essentiel pour la teinture. Si nous avions changé de pays et de continent, nous nous ne heurtions pas à la barrière de la langue mais les manières de voir et de voir les chantiers, le textile, le monde sont tout de même différentes. Mon mari suivait les plans mais en face de lui, ce n’était pas toujours le cas. Il fallut soit faire avec, soit défaire pour refaire avec des coûts et des retards. C’était une usine marocaine mais qui devait suivre certaines règles européennes pour pouvoir prendre des marchés de ce continent ; d’où l’intérêt d’avoir un européen pour construire cette usine. Tous les week-ends (qui commençaient le samedi vers 13h car la semaine de travail est là-bas de 44h et mon mari en faisait plutôt 60), mon mari m’emmenait voir les travaux et je faisais des photos (que j’ai failli laisser là-bas et que j’ai toujours).
J’arrive un peu tard, mais c’est une belle initiative… Merci pour ça. Heureux de pouvoir m’évader un peu.
*****
« Comment pouvait-on diable voir une quelconque harmonie dans ces tiges de métal rouillés ? »
C’est la première phrase qui a échappé à Yves, le jour où Pierre lui a montré les croquis de ce projet pour le moins… Surprenant.
« Mais si, tu verras, j’ai déjà appelé deux ou trois copains, qui acceptent de se prêter au jeu. Aucun danger, tu me connais : on y met un harnais et un bon mousqueton, et aucun soucis ! »
« Attend, attend, attend… Donc si je saisi bien l’idée : tu comptes suspendre plusieurs dizaines de types, avec une sécurité qui laisse à désirer, à différents endroits que tu nommes des « points réalistes », pour qu’ils donnent l’impression d’être des ouvriers en action ? Dans le but grandiloquant de soi-disant démontrer comment l’Homme n’est qu’un animal parmi les autres, qui explore et construit sur son territoire pour le marquer ? Tout ça parce que Monsieur Pierre a eu une illumination en mattant deux ou trois vidéos de vulgarisation philosophique la veille ? Tu te fiches de moi ? » lui a vérocifié Yves.
« Oui ! La vidéo se finissait même par une citation notée en police noire : « je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». Sur la 5ème Symphonie de Beethoven. Une révélation, je te jure ! » a doucement chuchoté Pierre, comme un illuminé. Il a continué : « On aura même plusieurs dizaines de tiges en métal, et un grand mur de béton peint en blanc en fond, pour délimiter le territoire. Notre partie de l’exposition en pleine air va être un succès, tu peux me croire ! »
Et il faut bien admettre que, si il avait failli perdre de l’argent, Yves a vite appris de ses erreurs. La tenue de ces ouvriers, positionnés ainsi sur la musique de genie du compositeur allemand, a quelque chose de… Surprenant, un sentiment qu’il partage avec tout le monde autour de lui, pour sûr.
Je me rends compte que je n’ai pas du appuyer sur entrée !
L’idée lui était venue un soir de confinement. En se rappelant qu’après le 11 septembre 2001, les New-yorkais avaient bien eu l’idée de construire deux tours jumelles plus grandes encore que les précédentes. Le Word Trade Center avait pointé son nez cinq ans plus tard. Alors par cette pandémie, l’humanité entière avait été touchée. Le virus avait frappé tout le monde sans différence de sexe, d’âges, de couleur de peau ou de cheveux, de culture, de langage ou de pays. On n’avait toujours pas fini de comptabiliser les pertes humaines puis de les modéliser. Les experts s’invitaient déjà dans les J.T pour expliquer que malgré la tristesse et les erreurs, aucun gouvernement n’aurait pu imaginé l’ampleur de cette maladie. Le virus avait été cette troisième guerre mondiale sans ennemi, sans soldat, sans destruction. On s’en était sorti avec un sentiment bizarre de défiance généralisée. Alors était né son projet. Un ouvrage monumental qui fera le tour de la terre et qui symboliquement représenterait la force de la résilience humaine. Lors de l’entrevue à l’ O.N.U, elle avait argumenté. Ils avaient tous rigolé devant tant de naïveté. Elle s’était même entendu leur dire face à leur incrédulité « je ne perds jamais, soit je gagne soit j’apprends » . « Maman, c’est quand qu’tum’aides pour mes maths? MAMAAAN ! » En ouvrant un œil, elle eut tout de suite envie de le refermer !
vagabondageautourdesoi.com
Très bon, le rêve et la réalité