Depuis les profondeurs millénaires de la mémoire (236è atelier d’écriture)

© Vincent Héquet
© Vincent Héquet

2+0+1+6

Je caresse les replis des draps, encore chauds de toi, petites montagnes du lit que j’aime aplanir et lisser. Le toucher du drap glisse sous la pulpe de mes doigts, et roule dans un dernier sursaut rebelle avant de s’avouer vaincu. De l’autre côté de la porte, l’eau chaude coule sur toi. Les bulles du savon font disparaître mes dernières caresses et impriment une nouvelle chaleur sur ta peau. Je soupire, m’alanguis et me tourne de ton côté du lit pour garder encore sur moi un peu de toi. Je plonge ma tête dans une taie, elle porte encore notre odeur mélangée, faite d’amandes et de musc, je me rendors, apaisée …

2+0+5+6

Il y a bien longtemps qu’un homme n’a pas posé les mains sur moi. Mes souvenirs m’emportent vers ces instants de grâce où nos deux corps s’embrasaient dans un ballet sans fin. Aujourd’hui je peine à refermer mes doigts sur une cuillère à café, et les gestes les plus anodins deviennent de véritables épopées qu’Ulysse lui-même n’aurait pas osé braver. Chaque matin Marie vient lisser mes draps froids et fait gonfler mes oreillers en me rapportant les derniers potins du quartier, j’esquisse des sourires, feints : mon âme est ailleurs, là où tu as laissé ton empreinte. Le corps porte en lui des rêves que vous ne soupçonneriez même pas…

2+0+7+6

Ma chambre n’est plus. Moi non plus. Un fatras de vêtements s’amoncelle sur mon lit. Il remplace ce corps, le mien, qu’on a découvert voici une semaine. Il semblerait que je sois partie dans mon sommeil, un sourire aux lèvres à jamais figé dans mon éternité. Mes proches font le vide, fouillent dans ce que fut ma vie. Mes souvenirs, mes objets dépecés et pesés, déshumanisés de leur enveloppe, réduits à des peaux de chagrin, leur âme s’en est allée. Des anecdotes fusent, des rires aussi. Une voix semble avoir trouvé un journal, le mien, et l’explore à la recherche d’une identité perdue …

Qui était cette vieille au dos courbé, les yeux souvent éteints vers un ailleurs insoupçonné ? Qui aurait pu dire que derrière le blanc de ses yeux, signe manifeste d’une cataracte avancée, un volcan régnait ? Qui aurait pu dire que ce corps flétri et parcheminé frémissait autrefois sous les caresses de son amant retrouvé ?

Ne nous laissons pas aveugler par les apparences : un corps n’est après tout qu’une enveloppe terrestre qui n’a de cesse de vouloir contenir une âme éternelle. Regardez de plus près nos yeux blanchis et absents, plongez dedans, vous y verrez un ballet de lumières, où les corps des amants dansent sur tous les airs du Temps …

© Leiloona, le 9 octobre 2016

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Le texte de Nicole : 

L’eau coule sur son corps comme une purification de sa peau et de son âme. Elisabeth ferme les yeux et laisse affluer des émotions qui se répandent dans chacune de ses larmes. Elles perlent et glissent le long de ses joues creusées par le temps. Elle n’aurait jamais du le suivre. Elle ne peut plus revenir en arrière. Maintenant, elle réalise sa folie, la passion qui l’a conduite jusqu’ici. Son grand corps frêle et mince tremble malgré la chaleur de l’eau. Ses pleurs deviennent sanglots. Son dos se courbe, sa tête se replie sur ses mains qui la masque. Elle cache son visage comme si la honte se lisait dessus. L’eau dégouline et s’évacue sans interruption. Elle efface ses caresses, son odeur et les sensations s’estompent, pour finalement disparaître. Ses yeux restent clos mais ses souvenirs reviennent comme pour taire l’oubli…

Ce matin là,  Elisabeth portait des lunettes de soleil pour masquer les stigmates de la veille. Le fond de teint couvrant n’avait pas suffit à masquer le bleuté de sa paupière. Elle s’installa discrètement à son bureau, noyé dans l’open space. Elle alluma son ordinateur pour initier sa journée de travail, et la saisie de nouveaux clients. Un sifflotement joyeux perça le bruit du cliquetis des claviers. Elle pencha sa  tête vers le bord du panneau de séparation et vit le chariot du coursier. Un jeune trentenaire aux cheveux châtains clairs avec une allure de James Dean. Sa voisine lui expliqua qu’il était nouveau et s’appelait Benjamin. Elle ne put s’empêcher de le détailler du regard  : grand, mince, avec des bras musclés. Une démarche assurée. Son sourire discret soulignait des fossettes qui attirait l’attention de toutes ses collègues. Benjamin déposait chaque dossier avec son regard vert-d’eau accompagné d’un compliment ou d’un trait d’humour. Elle entendait le rire de ses collègues à chaque passage du chariot. Il se rapprocha doucement de son poste.

Elisabeth se replia sur son travail. Elle senti son cœur s’accélérer et une chaleur inonda son visage. Surtout, elle devait cacher son émoi. Pourvu qu’il passe sans s’arrêter. Mais une voix grave et suave l’interrompit  : «   Bonjour Mademoiselle, j’ai deux dossiers pour vous  !  ». Elle se retourna et lu de la surprise sur son regard. «  Que vous est-il arrivé pour cacher de si beaux yeux par un temps si gris  ?  » . Elisabeth balbutia «  Cela ne vous… concerne pas  ». Benjamin lui fit un sourire en se présentant comme le nouveau coursier. Elle lui tendit la main en lui donnant son prénom, puis lui tourna le dos. Il lui souhaita une bonne journée et poursuivit son chemin.

Les jours passèrent et Benjamin prit le temps de s’arrêter quelques secondes de plus, puis quelques minutes. Il lui faisait un compliment sur sa tenue, son chignon. Un jour, elle découvrit un post-it déposé sur la pile de dossiers  : un bouquet de fleurs dessiné. Elisabeth s’interrogeait la raison d’un tel intérêt, elle qui portait toujours la même tenue austère avec son tailleur gris moucheté et son chignon haut. Elle n’avait pas l’habitude d’être séduite. Il était si beau et elle si laide, sans intérêt. Mais elle se sentait belle et désirable dans ses yeux. Ses attentions l’émouvaient, la chamboulaient dans son cœur et dans sa chair. Elle se laissa charmer et sorti de sa réserve. Elle lui offrit un pain au chocolat, un macaron, un café. Lors de ces brèves rencontres, elle se sentait envelopper par son regard.

Et si Robert s’apercevait de ce petit manège  ? Elisabeth savait qu’elle ne comptait plus pour lui  depuis longtemps. Le soir venu, sa bouteille de vin et son repas chaud suffisait à le combler. Parfois, elle échappait à son courroux. Souvent son corps ployait sous la pluie d’injures qui s’abattait sur elle pour d’obscures raisons. Mais en attendant, elle buvait les mots doux et tendres de Benjamin. Elle  s’enivrait de son charme.

De petit-déjeuner en déjeuner, de chuchotements en confidences glissées dans le creux de l’oreille, elle succomba, chavira. Benjamin devient un peu plus pressant en lui proposant des rendez-vous hors les murs de la société. Elisabeth ne pouvait pas s’échapper aussi facilement de sa prison conjugale. Benjamin s’impatientait et devenait nerveux. Un mercredi matin, elle se rendit dans la salle des photocopieuses. Il l’aperçut puis rentra en fermant la porte. Il la plaqua contre le mur et l’embrassa fougueusement. Elle fondait, toutes les barrières tombaient une à une. Soudain, l’image de Robert la retint. D’ici ce soir, elle devait trouver une issue. Elle se dégagea de son étreinte, remit en place quelques mèches de ses cheveux, lissa les plis de sa veste et sortit. En rentrant chez elle, elle expliqua à son mari qu’elle devait se rendre dans la région pour voir sa mère. Robert se renfrogna puis lui demanda qu’elle lui ramène du vin. Elle partirait le vendredi, juste après le travail pour revenir le samedi soir.

Jeudi, elle se mit en quête d’un lieu romantique pour sa première nuit avec Benjamin. Elle voulait le surprendre. Elle trouva le château de Champvallins où elle fit une réservation pour une chambre double.  Elle annonça la nouvelle de leur départ au déjeuner. Benjamin sauta de joie et lui baisa ses deux mains. Enfin, ils seraient loin de Robert, la société et ses collègues curieuses…

La soirée fut calme, comme si Robert était pressé de son absence. Il avait invité ses anciens collègues de l’usine pour le match de foot du lendemain. Il lui aboya de préparer un repas en conséquence. Il se chargerait des bières. Tout cela glissait sur elle avec un sentiment d’un bonheur qui se déployait chaleureusement au fond de son être.

Vendredi, la journée se déroula rapidement jusqu’à leurs retrouvailles dans le parking souterrain. Heureusement qu’il était encore tôt. Ils n’avaient croisé personne. Le voyage fut sans encombre. Elle fut émerveillée quand ils arrivèrent face à la demeure. A 19h, un dîner leur fut servit avec un maître d’hôtel. Benjamin la dévorait des yeux. Elisabeth se sentait pleinement heureuse. A la fin du repas, ils montèrent les escaliers en direction de leur chambre. Elle se laissa guider, envoûtée par ce moment suspendu. Benjamin la mena au lit où ils s’allongèrent. De baisers en caresses, il lui déboutonna son chemisier de soie et l’amena au sommet de plaisirs inconnus à ce jour. Elle pleura de joie puis s’endormit dans ses bras. La nuit fut longue et douce.

Samedi matin, elle se réveilla et chercha le corps de son amant pour ne sentir que le vide sous les draps. Elle ouvrit les yeux et ne vit qu’une pile de draps propres posés sur le radiateur. Pas de vêtements de Benjamin, pas un bruit familier. Elle cria, hurla son prénom en vain. Seul le silence lui répondit. Elle regarda l’heure sur sa montre, 11h. Elle appela la réception avec une voix tremblotante. La réceptionniste répondit avec étonnement qu’un taxi l’avait conduit à la gare très tôt le matin, pour une urgence personnelle. Elisabeth fit mine qu’elle avait oublié et s’excusa du dérangement. Elle se senti perdre pied, chavirer, un sentiment de vertige. Pour ne pas se laisser happer par se gouffre, elle se faufila sous une douche chaude afin de noyer son chagrin.

Elisabeth referme le bouton pour arrêter sa douche. Ses yeux s’ouvrent à la recherche d’un peignoir. Elle tremble et s’assied sur le sol en marbre. Que va-t-elle raconter à Robert  ? Aura-t-elle le courage de retourner au travail lundi matin  ? A nouveau, elle a cru qu’au-delà de son physique, son être avait une importance. Quand cessera-t-elle de se laisser berner par des hommes qui n’ont que faire de son amour  ? Elisabeth se dit  au fond d’elle  : Et si je ne rentrais pas  ?

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Le texte de Manue :

Elles courraient plus qu’elles ne marchaient depuis qu’elles avaient commencé à gravir le long escalier menant à l’étage après ce dîner pour le moins inoubliable.

Arrivées séparément en fin d’après-midi dans cette grande demeure de famille, invitées par un ami commun, elles avaient été aussitôt saisies l’une comme l’autre par l’atmosphère du lieu, empreint d’un charme suranné. Le repas avait débuté de manière tout à fait conventionnelle dans la grande salle à manger de la bâtisse centenaire, la nourriture était excellente, notamment de divines carottes à la crème qui deux heures plus tôt étaient encore en terre, et les convives, même s’ils ne se connaissaient pas tous, s’entendaient à merveille. Et puis, au milieu du dessert, un bruit étrange arriva jusqu’à leurs oreilles. D’abord diffus, il devenait plus prégnant au fur et à mesure que le temps passait, il remplissait leurs cœurs, il terrorisait petit à petit leur âme. C’était une longue plainte, déchirante. Implacable, elle s’insinuait  en eux par tous les pores de leur peau. Et la lumière, soudain, s’éteignit. Et se ralluma aussitôt, mais plus faiblement. Leurs mains se rejoignirent à ce moment là sous la table, comme pour se rassurer mutuellement. Que sa paume est douce se disait l’une. Que ces doigts sont fins pensait l’autre. Et puis, la table se souleva doucement, les verres se mirent à voler, les fourchettes telles des avions de chasse piquaient droit sur les tableaux des ancêtres de la maison, les couteaux déchiraient les tentures et les petites cuillères dansaient groupées au milieu de la nappe. La plainte devint un murmure, presque un souffle, la table reprit sa place, les couverts atterrirent et le calme revint. Tous se regardaient, incrédules et saisis par cette drôle d’expérience. Elles avaient toujours leurs paumes serrées, encore terrorisées, mais déjà séduites mutuellement. Et on frappa lourdement à la porte. Tous bondirent et se mirent à courir, dans tous les sens, cherchant une issue pour fuir cette pièce, visiblement étrange.

Elles ne s’étaient pas quittées un instant elles, et ensemble elles se dirigèrent vers l’étage pour se réfugier dans une des nombreuses chambres du lieu. Le souffle court, happées par la peur, leurs deux corps se rapprochaient, comme pour se rassurer. Quasiment peau contre peau, leurs pas s’arrêtèrent devant la porte la plus massive du couloir. Impatientes, effrayées, elles l’ouvrirent et la refermèrent aussitôt, découvrant en même temps une pièce laissée depuis trop longtemps à l’abandon. Main dans la main, leurs regards se croisèrent et leurs bouches s’unirent, irrésistiblement attirées l’une par l’autre. Leurs doigts se firent plus caressants, bientôt, la peur laissa la place au désir et le lit étant impraticable, elles se laissèrent tomber doucement sur le parquet. Seule la lune éclairait ce petit coin d’amour. Le sol se mit à trembler et leur étreinte se fit plus passionnée. Un par un, les vêtements volèrent à travers la pièce. Elles ne semblaient plus se préoccuper de la folie qui s’était emparée de la maison tant leur intimité devenait plus grande. Et quand elles reprirent leur souffle, encore enlacées, elles constatèrent que tout était redevenu comme au début du repas, des rires montaient à travers la cage d’escalier, les verres tintaient et les murs semblaient apaisés.

Une fois redescendues au milieu des regards étonnés, elles ne découvrirent aucun rideau déchiré et nul tableau tailladé. Tout semblait étrangement normal. Et le champagne coulait à flot ! Voilà, ça devait être le champagne … et elles s’assirent à nouveau au milieu des autres convives. Jamais elles n’auraient pu croire qu’une maison pouvait avoir de drôles de pouvoirs !

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Le texte de Marie-Claude :

Au début,
elle se contentait d’inspirer profondément sur son passage.
Elle aime tant ce qu’il émane.
Un jour, il lui a  prêté un roman relié en cuir qui gardait son odeur.
C’est à ce moment qu’elle a commencé à perdre pied.
Elle passait et repassait  par le vestiaire des employés pour respirer
son manteau.
Une fois, deux fois, trop de fois.
Aussi souvent qu’il  le fallait pour traverser le gris de sa journée.
Elle lui a rendu son livre et elle a volé son écharpe en alpaga.
Grâce à ce larcin,
Elle a pu tenir tout le mois de mars.
Mais,
hier soir, elle est entrée chez lui par effraction.
Elle sait qu’il est à Vancouver pour affaires jusqu’à jeudi.
Elle a dormi dans son lit.
Elle a fait un rêve. Elle et lui assis; elle sur ses genoux, sa tête
contre sa poitrine. Dans son rêve, elle s’est endormie au son de sa
voix et de son cœur qui résonnaient contre son oreille.
Elle ignorait qu’il était humainement possible de baigner dans un tel
état de confiance et d’abandon.
Elle est convaincue d’avoir enfin trouvé son vrai chez-moi.

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Le texte d’Adèle :

Mon amour,

Ce matin tu es parti faire ton voyage annuel, une navigation en Croatie, ou peut-être est-ce les Baléares, qu’importe, avec des amis et des amis d’amis, et ce soir, me voilà à nouveau seule dans notre grande maison, comme chaque année, seule avec l’envie de t’écrire ces quelques pages que je ne te donnerai pas à lire, que je froisserai ou déchirerai avant de les enfouir tout au fond de la poubelle, celle-là même que je prendrai bien soin de vider avant ton retour.

Je  t’écris, mais c’est à moi que je parle. A l’Adèle de vingt ans, l’étudiante qui t’a séduite jusqu’à  te faire oser le premier pas. Ou peut-être l’inverse, nous ne saurons jamais, la légende fondatrice de notre couple, c’est que je t’ai dragué, voilà tout.

Tu pars et j’en suis contente. Je n’ai pas le pied marin, et le cœur encore moins. Je vais t’imaginer, fier capitaine à la barre d’un blanc voilier, casquette vissée sur la tête, envoyant les ordres comme le grand spi, tout en douceur, avec l’assurance que donne l’expérience. Un autre proposera une manœuvre hasardeuse, que tu laisseras faire et rattraperas au dernier moment, l’air de rien, sans donner de leçon. La prendra qui veut. Apprendra qui pourra.

A vingt ans, c’est vers la vie que nous sommes partis, main dans la main, confiants, vers une vie qui, forcément  serait belle. Elle l’a été, joyeuse, passionnante, élégante, parfois très laide aussi, autant que dans mes pires cauchemars. Tu as colmaté de tendresse la coque transpercée par les écueils des  maladies, tandis que j’abattais avec ardeur les voiles, déchirées par la tempête ravageuse de la jalousie.

Tout, nous sommes venus à bout de tout. Et te voilà parti quelques jours et moi heureuse de me retrouver seule.

Je vais souffler un peu, je dinerai d’une boite de sardines et je lirai jusqu’au milieu de la nuit, étendant mes grandes jambes dans le travers du lit, mes pieds dans le froid des draps que tu n’auras pas réchauffé, l’oreille aux aguets de ces petits bruits que je ne perçois pas quand tu es là.

Si notre grand lit me parait trop vide, j’appellerai le souvenir des corps chauds de nos enfants, blottis contre nous les matins des dimanches heureux. J’oublierai d’y inviter les douleurs et les pleurs, les remords et les blessures du cœur.

Tu es parti et tu ne me manques même pas. Je t’ai en moi, même quand tu n’es pas là. Tu n’y es pour presque rien, c’est le temps qui t’a imprimé en moi, plus surement qu’un tatouage inanimé. Ton image est vivante et plus fidèle qu’un portrait figé, que la lumière du jour affadit jusqu’à ces vilaines teintes bleutées que prend le papier photo quand il a trop vieilli.

« Pars et reviens-moi », cette petite phrase, je te la glisse à l’oreille en te serrant dans mes bras, à chaque départ, comme un sortilège pour conjurer les dangers de la navigation et des sirènes, aguichantes tentatrices des mers tièdes où tu vivras presque nu, et où leur main légère et aimable te passera avec douceur un peu de crème solaire dans le bas du dos.

Tu reviendras, heureux et souriant, bronzé et détendu, tu m’étreindras en me demandant : « je ne t’ai pas trop manqué ? » A mon tour, pour te faire bisquer, je te répondrai : « pas du tout,  je me suis débrouillée », et à mon petit sourire tu comprendras … ce que tu voudras.

Alors la vague du désir nous emportera jusqu’à la chambre obscure, où nous jouerons à la baleine à deux dos, surfant dans les eaux déchainées des quarantièmes rugissants et dévastant couvertures et oreillers. Nous rirons en passant le cap Horn, sans jamais avoir le mal de mer, jusqu’à accoster sur cette île inconnue mais familière du quotidien renouvelé.

A bientôt, mon amour.

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Le texte de Nxlly :

La pièce était froide, le lit défait et seul le lustre avait gardé une certaine dignité. Malgré une intention de confort, les rideaux délavés, le parquet blanchi par le temps et les murs sombres rendaient la pièce embarrassante. Par une imposante fenêtre, on apercevait le jardin fleuri, plein d’activité.

Mon attention se porta sur quatre petits portraits accrochés en escalier. Ils présentaient la seule décoration de cette chambre. On aurait dit des personnages mais leurs formes abstraites empêchaient la certitude. Manifestement, c’était Léonie qui les avaient peints. Elle avait dû partir en précipitation, ses habits étaient jetés sur le matelas, je reconnus la robe noire qu’elle portait la semaine dernière. Qu’avait-il bien pu arriver ? Pourquoi cette chambre respirait-elle tant la tristesse et le désespoir ?

Comme à son habitude, je m’étendis sur le sol, essayant de comprendre les derniers instants vécus ici. Au plafond, ce que j’avais pris pour des tâches en entrant se transforma alors en carte. Chaque point était en réalité une petite étoile, et tous ensemble, ils formaient une constellation. A l’endroit d’où partait le lustre, une ombre noire s’étendait. Elle s’arrêtait à la limite d’un gribouillis. Intrigué, je me relevais et lu : « Le verre du bonheur est souvent rempli de plusieurs larmes de tristesse. »

Et là je compris, elle était partie pour nous protéger.  Elle devait savoir que son souvenir ferait mal au début puis comme tout, il s’estomperait et la vie pourrait alors reprendre un cours paisible sans tous les problèmes qu’elle avait pu nous procurer ces derniers mois. Un rayon de soleil vint illuminer la citation. Léonie devait être loin maintenant, cette chambre, moi, sa vie, elle avait tout abandonné… La douleur s’abattit sur moi et hébété, je sortis de cette chambre maintenant symbole d’une vie disparue.

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Le texte de Louise Morgendorfer :

Je rentre du travail, il est plus de minuit, je devrais aller me coucher, mais l’énergie que j’ai mis à rester debout aujourd’hui refuse de se dissiper. Je m’installe sur le canapé, contre ma coloc. Ni elle, ni moi n’avons vraiment envie d’échanger un mot. Elle est enfouie sous un immense plaid. Je lui en pique un morceau et jette un œil sur le film qui défile à la télé. Il y a Baby et Johnny, en train de tomber amoureux. Dans ma tête, soudain, il y a toi.
Tu te souviens de cette nuit blanche ? Ce fut notre dernière ensemble, je crois. C’était la nuit de Noël, ou du moins le soir où on l’avait fêté. Ça n’a jamais été une science sûre dans nos familles à imbrication complexes.
Nous étions arrivés en même temps, toi avec ta robe, lumineuse, comme toujours, moi avec mon chignon de travers et l’air de ne pas avoir été prévenue, comme toujours. Nous arrivions de nos boulots qui finissaient toujours trop tard, de nos maisons, de ceux qui partageaient désormais nos lits, à temps plein ou partiel. Nous n’étions plus vraiment sœurs, même si nous ne l’avions jamais été qu’un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires.
On n’était pas là parce qu’on en avait envie, plutôt parce que c’est ainsi. C’était bien aussi.
Je ne me souviens ni de ta sœur, ni de mon frère, étaient-ils là ?
Noël, cependant, avec la colonisation du gazon par un bestiaire luminescent et l’envahissement de l’ensemble du premier étage par les décorations, guirlandes, boules et bougies était, cette année encore, avéré. Ta mère forçait toujours sur le champagne, mon père passait son temps seul dans la cuisine. La soirée avait un goût d’immuable. Seule Nanou avait fini par reconnaître que peut-être le père noël n’existait pas, renoncement échangé contre la promesse que les cadeaux, eux, seraient toujours là.
De toute façon, ici le père Noël ne passait que le matin…
L’étrangeté de cette soirée avait peut-être tenu à cette chambre, que nous connaissions trop bien mais qui déjà nous échappait. Ta mère avait ôté nos posters d’adolescentes, rangé tes peluches et acheté un boutis pour recouvrir notre lit.
Cela ne nous avait pas empêché de rire et de chuchoter trop fort nos vies du moment.
Est-ce ce lit déjà devenu si sérieux qui avait apporté cette pointe de renoncement dans nos confidences murmurées ? Tu sais, ce truc que nous prenions pour une résignation, qu’on avait cru intolérable, con, effroyable. Et qui peu à peu s’immisçait dans nos existences apportant avec lui l’apaisement. Ce renoncement. Car c’est de ça qu’il s’agit, lorsqu’on y a enfin consenti, non ?
Ce qui m’échappe pourtant ce soir, loin de toi, c’est le moment exact où nous avons concédé que nos vies pouvaient être plus importantes que regarder Dirty dancing.

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Le texte de Claude :

  1. César Lanville habitait à la périphérie de Tours, dans un petit logement décrépi où régnait en permanence une odeur de tabac froid, de térébenthine et de fruits en décomposition. Ce qui avait été une cuisine, était devenu un atelier insalubre encombré de toiles en cours : César peignait. Il peignait non par passion, mais plutôt animé d’un besoin mental obsessionnel. Ses tableaux étaient étranges, splendides, mettant en scène des sujets morbides aux couleurs chatoyantes, fruits de ses hallucinations et de ses fantômes.

Dans sa chambre, lieu de ses angoisses et de son inspiration, le lit trônait comme une estrade de supplice ; les draps et les couvertures tirebouchonnés comme des essorages de lavandières  laissaient présumer avec inquiétude des cauchemars  permanents de ses nuits.

Seuls quatre portraits imaginés, apaisants, accrochés au mur lui apportaient parfois un léger répit : sa mère, une madone, son chien et Jeanne, la belle Jeanne, qu’il croisait sur le même palier mais à qui il n’avait jamais osé parler. Chaque soir il implorait à genoux ces icônes d’une prière paradoxale : « De grâce, reposez mon esprit, mais laissez bouillir mon délire créatif ».

Un avocat des environs, ténor du barreau parisien et propriétaire des lieux, lui faisait parvenir chaque jour des surplus de sa cuisine et de temps à autre du matériel de peinture. En retour, César lui livrait toutes les toiles de sa création. Il en fut ainsi durant une dizaine d’années. Entre deux plaidoiries, l’avocat allait de galeries en expositions vendre  les œuvres acquises et tirer ainsi des revenus très confortables grâce à l’engouement croissant des acheteurs pour l’art brut.

Un matin, la voisine de César fut trouvée morte, assassinée, un couteau de peintre enfoncé dans le cœur. Les gendarmes interrogèrent longuement l’artiste marginal, le harcelant de détails et de questions auxquelles il était incapable de répondre. La nuit suivante fut un enfer. Se retournant sans cesse sur son matelas miteux, César repensait avec effroi à toutes les accusations qu’il avait entendu dans la journée ; à ses tourments quotidiens se mêla soudain une réalité incompréhensible.

Le lendemain, César se rendit à la gendarmerie pour avouer le crime qu’il n’avait pas commis. Mal défendu par son ami avocat, il fut condamné et guillotiné deux mois après.

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Le texte de Nady :

Voilà, la ruine lui appartenait désormais. C’en était fini des démêlés de succession, fini aussi les batailles juridiques avec sa famille, fini les tracas du passé… Elle s’était allégée de 280k€ pour régler les frais de succession, montant qui dissuada le reste de sa famille à continuer à se quereller ; et voilà qu’elle héritait du château de sa grande tante plus que centenaire ! 120 ans au compteur à son dernier souffle… Elle avait parié 150 avec elle aux derniers pronostics mais la vie en voulut autrement…

Là voilà donc dans l’antre de sa grande tante, sa chambre à coucher… Combien de fois était elle venue se réfugier ici quand l’orage grondait ou que le sommeil tardait à venir dans son enfance pendant les vacances scolaires ? Combien de fois était elle venue au chevet de sa grande tante ces dernières années ? Elle connaissait par cœur les recoins de cette chambre mais aujourd’hui il fallait vite vider l’armoire car il lui avait promis de passer récupérer des valises de vêtements pour les expédier dans un prochain départ pour l’Afrique vers une population qui serait très heureuse de faire revivre les habits non usés…

Quand soudain son regard s’arrêta sur les cadres accrochés au mur. Il y en avait 4… et on y voyait le portrait de chacun de ses 4 maris… Elle sourit car elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer que le choix de cette accroche décorative en escalier représentait le degré de chacun de ses amours au fil du temps….

Le premier cadre, tout en haut, sur la gauche vers la fenêtre c’était son premier mari. Elle avait 18 ans, lui 58… mais c’était son premier amour, le plus grand, le plus beau, le plus Tout… Une passion à la Rodin et Claudel !Ses parents étaient contre mais elle leur tint tête et à 21 ans elle devint son épouse fidèle et aimante. Ils n’ont eu de cesse de tenter de le faire ce bébé de l’amour mais si la pilule bleue pouvait aider monsieur à honorer sa femme, elle n’agissait en rien pour féconder l’ovule…

20 ans plus tard, sa grande tante devint veuve mais à peine 6 mois après ce départ vers le Ciel de son mari après une longue agonie, la veuve joyeuse comme la taquinaient ses prétendues copines, tomba dans les bras d’un charmant monsieur, de 10 ans cadet à feu son mari… Sa grande tante était une assoiffée de l’amour, vous savez, ce sentiment d’aimer et d’être aimé. Elle avait des atouts physiques, ça c’est certain, mais elle avait aussi un je-ne-sais-quoi d’attachant qu’on avait toujours envie de protéger…

Son troisième mari, sur l’avant dernier cadre, elle l’avait rencontré à travers l’émission « L’amour est dans le Pré » : un paisible agriculteur à la retraite qui en avait marre du célibat forcé entouré de ses vaches et qui s’inscrivit à l’émission dans le but de pouvoir tenir une femme par la main lors de longues promenades dans la campagne. Le projet avait bien plu à sa grande tante qui cherchait à changer d’air. Elle avait besoin de campagne tout à coup… La ville l’étouffait. Alors elle envoya sa lettre à l’émission, fut sélectionnée avec une autre candidate à passer le test chez l’agriculteur et le coup de foudre opéra… Elle avait 60 ans, venait de prendre sa retraite et semblait retrouver goût à la vie après 2 ans de vide amoureux après le suicide de feu son second mari, emmêlé dans des soucis sans nom dans la multinationale qui l’embauchait… Elle eut du mal à se remettre de ce départ, se sentant toujours coupable de n’avoir rien pu faire pour prévenir l’inacceptable… Mais la télé réalité allait adoucir son cœur et Cupidon agit.

Ce fut un bonheur de 20 ans et il partit encore une fois avant elle… Centenaire, tout son entourage pensait qu’elle allait s’arrêter là mais que nenni !!! Le dos courbé, quelques centimètres en moins, elle fut fière d’accrocher à côté de son lit le cadre du portrait de son quatrième mari, centenaire vaillant et édenté comme elle. Toujours prêts à se faire des papouilles ces deux là mais le bonheur fut de courte durée car il rejoigna le Ciel quatre ans après et jusqu’à sa mort, sa grande tante garda le souvenir de cet amour tendre au fond de son cœur. L’envie n’y était plus de retomber amoureuse, son cœur en avait marre de pleurer de chagrin et puis à son âge, on l’entourait de suffisamment de tendresse qu’elle put se passer d’avoir un autre homme à ses côtés…

Tant de souvenirs émergeaient de ces 4 cadres, qu’elle ne se rendit pas compte que l’heure tournait… et tout ce linge à trier sur le lit  quand soudain son smartphone vibra. Il lui demandait à travers son sms si elle avait bientôt fini car contrairement à d’habitude, il va avoir là ¼ d’heure d’avance… et une fois les valises déposées dans le coffre du partner, ils allaient fêter cet héritage au restaurant du coin dont la spécialité ce soir là était un gratin de courgette.

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Le texte de Jos :

Bric-à-brac chez Bric-à-book !

 Dévastée elle l’était au moins autant que la chambre dans laquelle elle se trouvait.

Quel désastre ! Tout était sens dessus dessous ! Un vrai bric-à-brac !

Consternée, elle regardait avec dégoût les affaires qu’il avait jetées pêle-mêle et sans délicatesse sur le lit qui ressemblait désormais à un champ de bataille. Il avait sorti du linge de l’armoire – elle ne comprenait pas pourquoi – et l’avait posé sur la petite table située près de la fenêtre. SA petite table ! Celle à laquelle elle s’installait souvent et avec délice pour lire un bon livre ou déguster un thé, le regard perdu dans les branches feuillues des arbres du jardin…Celle-là même qui dorénavant avait perdu son allure douillette et accueillante.

Quel gâchis, tout était en désordre !

Certes, elle ne s’attendait pas à ce que son retour sur les lieux soit aisé, mais elle n’avait pas imaginé retrouver l’endroit dans cet état. Elle n’avait pas mesuré l’ampleur des dégâts.

Il avait manifestement « pété les plombs » et au vu des raisons pour lesquelles il s’était mis dans cet état, c’était quand même un comble ! Car enfin, c’était bien elle qui les avaient surpris, en plein ébat amoureux, lui et cette femme dont elle ne se rappelait même pas le visage !

Surpris, ils l’avaient été…et plutôt deux fois qu’une.

D’abord par son apparition soudaine : ils s’étaient redressés aussi rapidement qu’elle était entrée dans la pièce et tout en la regardant bêtement ils avaient affiché un air à la fois embarrassé, honteux et pour le moins stupide !

Ensuite, par sa réaction glaciale et silencieuse : elle avait juste ouvert la porte et s’était arrêtée net en découvrant leurs corps enlacés. Immobile, et paralysée par la souffrance qu’elle avait éprouvée, elle avait été simultanément foudroyée par une énorme tristesse et envahie par une colère grandissante. Alors, sans un mot, elle avait fait demi-tour et était partie en refermant la porte derrière elle…sans même la faire claquer.

Cela faisait trois semaines maintenant, trois semaines qu’ils ne s’étaient pas revus. Ils avaient échangé des sms, elle pour lui annoncer que tout était fini, lui pour la supplier de revenir. Quand il avait enfin compris sa détermination, ils avaient convenu d’une date à laquelle elle reviendrait chercher ses affaires.

Et maintenant elle était là, découvrant cet endroit témoin des jours heureux mais aussi du pire moment de sa vie.

Elle hocha la tête d’un air désolé et d’un regard circulaire, considéra l’état désastreux de la pièce symbole de son propre ravage. Qu’était-elle venue chercher là ? Elle ne voulait rien garder de ce passé à jamais gâché par son issue fatale.

Une dernière fois elle balaya la pièce de ses yeux humides. Puis elle fit volte-face et referma doucement la porte derrière elle, tournant le dos à son passé.

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Le texte de Terjit :

–          Soyez le bienvenu Monsieur Lescalier, mettez-vous à l’aise.

–          Merci docteur… pas trop l’habitude… comme à l’armée, je r’tire mes fringues et j’garde mon slip ?

–          Non pas tout à fait, vous pouvez rester habillé et vous étendre sur le divan.

–          Ah pardon… l’canapé là ?

–          Oui c’est ça. Vous êtes bien installé ?

–          Ouais

–          Parfait, nous allons pouvoir commencer. Vous savez pourquoi vous êtes là je suppose ?

–          Ben oui c’est le juge qu’a demandé.

–          C’est ça. Bon… alors… que ce soit bien clair, je ne suis pas là pour vous juger mais pour revenir sur ce qu’il s’est passé dans la nuit du 08 janvier. Vous êtes d’accord ?

–          … ben oui, d’toute façon c’est l’juge qu’a demandé.

–          Bien. Je vais vous montrer cette photo et vous allez me dire de quel endroit il s’agit.

–          C’est la chambre à Mathilde.

–          Bien. La chambre est bien rangée sauf un détail non ?

–          Heu… ouais le lit est pas comme ça d’habitude, Mathilde elle a toujours tout bien rangé.

–          Vous savez pourquoi il est comme ça le lit ?

–          Ben oui, c’est moi que j’ai remis toutes les couvertures dessus vite fait quand les flics sont arrivés.

–          Bien… et pourquoi la police est-elle venue vous chercher Monsieur Lescalier ?

–          Parce que je lui ai fracassé le crâne à Mathilde avec le pied de biche.

–          Oui, c’est ça, c’est bien ce que le juge m’a raconté. Et pourquoi lui avoir fracassé le crâne ?

–          C’est un accident, en même temps c’est d’sa faute aussi, j’ai toujours dit à Mathilde « faut pas m’énerver j’suis chaud moi », et là elle m’a énervé très fort.

–          Qu’est ce qui vous a énervé aussi fort Monsieur Lescalier ?

–          C’est Bénito qui m’a gonflé !

–          Bénito ?

–          Son con de chat. Comme tous les matins Bénito était là à miauler comme un abruti d’vant sa gamelle vide. J’ai jamais pu l’supporter l’chat pouilleux à Mathilde, donc comme tous les matins j’lui ai collé un coup de pied au cul « façon Lescalier » pour qu’il aille faire son bordel ailleurs.

–          Pauvre chat, enfin bon, continuez.

–          Quand c’crétin d’chat a dégagé j’ai appuyé sur le bouton d’la cafetière et là vous savez c’qui s’est passé ?

–          Non, mais vous allez me le dire.

–          Rien ! Il s’est rien passé parce qu’elle était débranchée. Alors j’ai mis la prise de courant et je m’suis pris une décharge de 220 qui m’a fait faire le tour d’mon slip sans toucher l’élastique. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’il était tout dénudé le fil ! Ca s’fait pas tout seul ça ! Comme c’crétin de Bénito est pas capable de faire ça, que j’suis pas assez con pour m’électrocuter tout seul, j’vous laisse deviner…

–          Vous accusez donc votre femme d’avoir tenté de vous tuer, c’est ça.

–          Un peu mon n’veu ! Mais attendez, c’est pas fini ! Furax j’suis sorti d’la cuisine et en tournant dans l’couloir je m’suis pris les pieds dans l’tapis d’l’entrée. Celui-là ça fait 20 ans que j’ marche dessus  et là… tient donc, y avait un bouquin glissé en dessous pour faire une butée… Bien sûr je m’suis étalé et ma tête est passée à deux centimètres d’la baïonnette de papy qui était posée en équilibre la pointe en avant. Vous savez c’est un modèle de 14 en étoile de 40cms de long, avec ça ils faisaient des brochettes dans les tranchées…

–          Epargnez moi les détails, s’il vous plait, poursuivez.

–          Bon, j’ai essayé d’allumer la lumière en bas de l’escalier, rien non plus. Tant pis, pas l’temps de changer l’ampoule, j’suis monté 4 à 4. A la 8ème marche ma jambe est passée à travers l’escalier. Ca non plus c’est pas le hasard, c’est moi qui l’a construit l’escalier, et je m’y connais ! Et l’bac de lames de rasoir dans lequel mon pied s’est planté, c’est une coïncidence aussi ?

–          Je dois bien avouer que vous n’avez pas eu de chance ce jour-là…

–          Pas de chance ? AHAHAH oui, vous pouvez l’dire ! Comme mon pied était déchiqueté par les lames j’suis allé dans la salle de bains du premier pour m’désinfecter. J’ai pris la bouteille de désinfectant et vous savez ce qu’il y avait dedans ?

–          Non.

–          D’l’alcool à bruler. J’avais toujours ma clope au bec donc réaction en chaîne et mon pied a pris feu, comme mon pyjama d’ailleurs. J’ai sauté sous la douche pour éteindre tout ça et quand j’ai ouvert l’eau froide elle était bouillante, étonnant non ?

–          Oui enfin de l’eau c’est de l’eau, le feu s’est éteint

–          Ben oui, sinon j’serai pas là. Bon, j’vous avoue que l’bonhomme il commençait à être un peu énervé. Donc à moitié grillé et à poil j’grimpe l’escalier du deuxième, enfin quand j’dis j’grimpe… à peine j’avais posé la main sur la rampe qu’elle a basculé et j’ai vu mes 12 boules Obut dévaler l’escalier à tout berzingue. J’ai réussi à les éviter, sauf la 12ème qu’a trouvé très drôle de m’faire un bisou sur l’nez, d’ailleurs vous voyez l’résultat docteur, maintenant pour m’moucher j’ai plus vite fait d’passer par la bouche…

–          Oui je vous l’accorde ce n’est pas très esthétique…

–          Après ma première expérience dans la salle de bains je m’suis dit tant pis, j’monte quand même.

–          Vous êtes courageux Monsieur Lescalier.

–          J’arrive sur l’pallier, prudent, j’prends l’temps de regarder autour d’moi et là, tiens donc… l’échelle du grenier était descendue, il fallait bien j’la remonte pour passer. Alors j’y vais, tout doucement quand même pour être sûr de pas m’prendre un autre truc sur la gueule. Donc j’la remonte doucement, tout va bien jusqu’à la dernière charnière. En une seconde elle s’est redépliée avec mes doigts dedans. Autant vous dire qu’ça fait un mal de chien une échelle de 150 kg sur les chipolatas… En ramassant mes doigts j’suis tombé sur deux écrous par terre, ceux d’la charnière si vous voyez c’que je veux dire…

–          Vraiment pas de chance Monsieur Lescalier…

–          Comme vous dites… Bon là, j’me suis dit « mon lolo, c’est pas l’moment de faire ta chochotte, faut que tu t’expliques avec Mathilde », donc me voilà reparti vers le bout du couloir. J’essaie d’ouvrir la porte de la chambre à Mathilde, elle était fermée de l’intérieur. J’tambourine à la porte avec mes moignons, que dalle ! Heureusement la veille j’avais monté l’pied de biche pour retirer les lambris du grenier. Donc j’le prends et j’force la porte. Et là j’vois Mathilde tout surprise de m’voir, tu m’étonnes… J’m’approche du lit en hurlant et là je m’prends les pieds dans j’sais pas quoi qui m’fait basculer en avant et j’me fracasse l’crane sur l’radiateur. Bien sûr j’suis tombé dans les vapes. Quand je me suis réveillé j’ai vu Mathilde avec l’pied de biche enfoncé au milieu du crâne.

–          Et comment le pied de biche est arrivé là Monsieur Lescalier ? Vous n’allez pas nous dire que vous n’y êtes pour rien quand même ?

–          Ah ben oui il s’y est pas mis tout seul… mais c’est un accident docteur, si elle avait pas mis ses soutiens gorges attachés entre l’pied du lit et la commode jamais j’serai tombé, et comme j’avais encore le pied de biche à la main… c’est un malheureux accident docteur. Et puis bon j’lui en veux pas à Mathilde, j’ai même pleuré à son enterrement, c’est dire si on s’aimait.

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Leiloona
Épicurienne culturelle, je sillonne villes, pays et musées, toujours un livre dans mon tote bag ... Chaque lundi, je publie mes textes dans un atelier d'écriture basé sur une photographie que j'anime depuis 5 ans. Museo geek l'hiver, sirène l'été. J'aime les bulles, le bon vin et les fromages affinés. View all posts by Leiloona →

175 commentaires

  1. @ Leiloona :J’ai beaucoup aimé le sujet de ton texte, et ta façon de le traiter avec originalité, par « flash ». Merci d’avoir si bien décrit ce continuum qu’est une vie !

    Dans personne âgée, le premier mot est « personne », quand beaucoup ne voit que « âgée », A catégoriser, le regard en fait une espèce différente de nous, les actifs, oubliant que ce que nous vivons, eux l’ont vécu avant. Et comme disait un vieux à une copine : « dans la tête ça ne change pas », expliquant ainsi ses coups d’oeil sur la jolie infirmière.

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    1. Oui, c’est exactement ça, Adèle ! Je n’ai que peu de personnes âgées autour de moi, mais celles que je vois sont toutes restées les mêmes, avec la même soif de vivre, mais c’est le corps qui dit mollo … Quelque chose qui me tiraille, sans doute parce que j’arrive bientôt aussi à un chiffre rond ! 😉

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  2. Bonjour, j’ai été longtemps absente. Petit à petit, je reviens. J’ai fais les textes sur papier au fur et à mesure et les publierai. J’ai surtout beaucoup de retard de lecture… Bonne semaine !

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    1. Eva : les aléas de la vie font que nous ne pouvons pas écrire à chaque fois, mais l’atelier reste bel et bien là, reviens quand tu peux. 🙂

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  3. @Leiloona : la force d’un auteur, c’est de nous émouvoir avec des mots simples qui créent une poésie que le lecteur ne pouvait concevoir. Incroyablement ému par cette « addition » de scènes intemporelles, par la manière dont les trois « époques » se répondent en écho : »petites montagnes du lit que j’aime aplanir et lisser » / « Chaque matin Marie vient lisser mes draps froids ». Je verse encore quelques chaudes larmes en relisant ton texte. Y’a pas à dire pour l’écriture, tu es à la « auteur » 😉

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    1. Meci Nim’ … les époques se mélangent et s’interpénètrent, les mêmes gestes mais tellement différents. L’esprit, lui, reste le même, et il reste toujours, j’en suis certaine, chez les vieilles personnes, un portail menant aux différentes époques voulues. Ce que nous avons vécu ne meurt jamais.

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  4. Nicole : Outch une pauvre femme … J’ai peine à croire qu’un homme aussi doux, gentil et présent puisse du jour au lendemain lui tourner ainsi les talons ! 😮 Je ne l’ai jamais vécu, aussi peut-être suis-je un peu naïve sur le sujet …
    La véritable question ici est pourquoi s’infliger autant de souffrances avec son mari ? Ne connaît-elle que ça ? Ne se fourre-t-elle que dans ce genre d’histoires ?
    La question finale me rend le sourire. Oui, effectivement elle se pose la bonne question : ne pas vivre pour autrui, mais pour soi. Son mari la bat et la rabaisse ? Qu’elle le quitte. L’autre homme est parti sans se retourner ? C’est qu’il était homme de peu de valeurs, aucune raison d’en souffrir. 🙂

    Bref, avant tout, ce que je vois c’est qu’à cause de cette passade (miroir aux alouettes) cette femme a enfin pris conscience de quelque chose … A suivre ! 🙂

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    1. Mon personnage ne connait qu’une forme de souffrance dans l’amour d’où la répétition avec Benjamin. La prise de conscience est douloureuse mais cela lui permet de prendre enfin une décision. Merci pour ta lecture !

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      1. J’ai adoré ton texte qui decrit trois époques de la vie d’une femme où on oublie avec le vieillissement la belle femme qu’elle a été. Texte très touchant. Merci

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  5. Manue : Wow, euh un texte résolument différent de ce que j’ai pu lire de toi ! 😮 Sensuel, magique … nous avons peu en littérature de couple femmes homosexuelles vues par une femme … cela reste aussi à la frontière de l’onirisme, non, vraiment ton texte m’interpelle, on dirait qu’une autre toi l’a écrit …

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    1. C’est la magie de ton atelier … chacun peut écrire de manière différente chaque semaine, essayer des nouvelles choses et voir si ça fonctionne ou non !
      Un couple hétéro et mon texte aurait vraiment été trop conventionnel et j’ai horreur des conventions. J’aime l’idée de faire bouger les mentalités en faisant s’interroger les gens sur leurs limites, ce qu’ils peuvent accepter ou rejeter selon leur conformité à la morale de notre société actuelle. Il est de bon ton d’être ouvert en ce moment pourtant jamais les êtres un peu différents ont été à ce point stigmatisés ou rejetés, ou juste montrés du doigt en disant c’est bizarre quand même !!!
      La richesse de ton atelier c’est que les autres moi puissent s’exprimer 😉

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  6. Marie Claude : Wow, tu décris parfaitement bien cet état d’abandon, si rare à trouver … et pourtant tellement si facile quand on l’a atteint une fois …
    Tu amènes une belle sérénité à la fin du texte, pourtant au début je me suis demandé quelle était cette femme qui semblait totalement perdre pied face à cet homme (son odeur qui devient une obsession …) … Aussi la question serait la suivante : faut-il perdre pied et vivre quelque chose de quasi magique pour ensuite lâcher enfin prise sur soi-même ? 😉

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    1. @Leiloona: J’aime beaucoup l’angle de ta question. Je vais la méditer et la poser autour de moi…

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  7. Adèle : « Accoster sur cette île inconnue mais familière du quotidien renouvelé. » C’est beau cet amour encore, après tant d’années. Renouveler le quotidien, oui, voilà, c’est cela la clé … Mais le quotidien ne change-t-il pas chaque jour ? 😉
    Bref, une belle histoire, on ne sait pas s’ils sont fidèles, et ce n’est pas là l’intérêt de l’histoire … puisque la fin montre bien qu’ils se retrouvent toujours sur une belle mer déchaînée … pied marin ou pas.

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  8. Nxlly : Partir pour éviter de faire souffrir … Je me suis toujours demandé comment une personne pouvait prendre des décisions à la place d’une autre. Si la personne est partie, c’est avant tout son choix à elle … Comment imaginer qu’un départ puisse être lumineux et s’estomper au fil du temps ?
    J’ai beaucoup aimé cette idée de carte et de points à relier qui donne accès à une phrase clé … Qui sait, sur ce même plafond a-t-elle dessiné une carte pour qu’on la retrouve ? (Oui, je sais, je suis une incorrigible.)

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    1. Je pense que du point de vue de celui qui part et qui en a envie, il faut trouver une raison pour justifier cet acte pour ne pas culpabiliser ou paraître égoïste… Après pour les autres c’est vrai que ça reste difficile. Mais je pense vraiment qu’au bout de 50 ans, la douleur s’est atténuée ou tout du moins on s’est habitué.
      Merci pour ton commentaire, c’est vrai que c’est la première fois que je participe et j’avais une petite apréhension.

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      1. j’aime beaucoup ton texte et c’est vrai qu’on a tendance à juger trop rapidement une personne d’après ce que l’on voit, moi la première malheureusement…

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  9. Emilie : Tu crois, toi, qu’il y a vraiment un moment où nous décidons que Dirty Dancing passe derrière d’autres choses ? Je suis certaine qu’au fond de nous, il y a toujours cette enfance qui bat et ne demande qu’à revenir, même fut-ce le temps d’une soirée … 😉
    Un chocolat chaud et une couette, et une belle personne avec qui partager ça : what else ? 🙂

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    1. Les moments je crois qu’ils peuvent toujours exister, c’est juste souvent les personnes avec qui les partager qui changent et parfois ça fait bizarre non?

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  10. Claude : Effectivement un texte noir, autour encore une fois d’un génie de l’ombre … Un artiste incompris. Ton texte me fait penser à Edward aux mains d’argent … ou comment la condamnation de quelqu’un le fait devenir ce qu’il redoute le plus … A méditer.

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  11. Nady : Ah ah ah le retour du gratin de courgettes ! 😀 Avec parmesan ou beaufort ? 😛
    Bien aimé cette chronique d’une femme amoureuse de l’amour et de ses partenaires … Bon, les 40 ans de différence d’âge, un poil too much pour moi lol, mais cela passe comme une lettre à la Poste dans ton histoire car celle-ci est émaillé de ton humour pimpant. Je ne peux m’empêcher de sourire en lisant ton histoire, quelle femme cette tante, tout de même !
    (Bon, reste à savoir comment elle a eu un si beau château, tu crois qu’elle aurait pu tuer pour ? Nannnnnnnnnn ! 😛 )

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    1. hihihi, toi t’as suivi un master d’un auteur de roman policier pour penser au meurtre 😉 une choses est certaine, elle les a épuisé jusqu’au bout ses hommes 😉 merci pour ta lecture

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      1. Ah ah oui, mais selon Donato, il semblerait que cela ne soit pas très marketing de faire de son personnage féminin une tueuse ! 😛

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  12. Jos : Le choix de fermer une porte, tout un symbole, fort …
    Belle peinture des affres d’une âme humaine … le plus important est ce qu’elle décide de faire pour elle, oui …
    Ce qui est fou, c’est aussi la souffrance chez l’autre qui  » a pété un plomb » … ne se rend-on compte de la valeur de l’autre après lui avoir fait mal ? Hum … En tout cas, ce qui est terrible, c’est que tout le monde souffre, même les lieux tout en bric à brac sur mon bric à book, zut, je vais devoir tout ranger alors ? 😉

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  13. Leiloona : très belle ode à la vieillesse, la dernière phrase est pleine de bon sens, c’est ainsi que je regarde les personnes âgées, emplissant mon quotidien. Texte bienveillant.

    Nicole : Le début du texte se rapprochait de celui de Leiloona, « laver sa peine sous l’eau de la douche », c’est beau, puis le désespoir et la peine se transforme en euphorie, vide, puis tout s’éteint à nouveau. C’est glaçant.

    Manue : L’effet champagne assuré, quelle aventure !

    Marie-Claude : C’est tout mignon, tendre, se laisser-aller, cela fait du bien et aussi pour le lecteur.

    Adèle : Le beau voyage d’une vie de couple tout simple, intelligent.

    Nxlly : Une séparation douloureuse, mais comprise, voire acceptée, faute de mieux.

    Emilie : Jolis souvenirs de soeurs proches, très proches.

    Claude ; Ola ! c’est obscur et sordide à souhait, ce délire créatif que Dieu lui a accordé, visiblement !

    Nady : Tout est dans la simplicité de vies amoureuses successives, bien menées par un chef d’orchestre attendrissant mais exigeant, somme toute.

    jos : Difficile moment à supporter qu’une séparation subie sur fond de tromperie, les mots sonnent juste et les idées sont belles, pourtant.

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    1. merci pour ta lecture Janickmm. Est ce vraiment exigeant que d’aimer l’état amoureux ???? belle journée à toi

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    2. @Janickm : Pour moi, elles étaient juste très proches mais tu n’es pas la seule à y avoir vu d’autres choses…

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    3. Je pense aussi que l’acceptation est par dépit mais malgré tout, un espoir de retour subsiste fortement. Et au fil des années celui-ci ne disparaîtra pas, ce qui fait du départ un événement qui va déterminer, forger la vie de cette personne.

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    4. Merci pour ton commentaire Janickmm. J’y vois un parcours de vie d’une femme en souffrance qui garde espoir malgré tout. Je n’imaginais pas que cela pouvait être aussi triste.

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  14. @Leiloona : Waouuuu ! c’est l’un des plus beaux et sensuels textes que j’ai lu de toi ! Les thèmes du temps qui passe et de l’amour résonnent en moi ! Tes mots & le style que tu as emprunté cette semaine en subliment le contenu ! Bravo et merci !

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  15. @Claude : je ne m’attendais pas à une telle chute… Vers le milieu du texte ton humour habituel vint esquisser un sourire sur mes lèvres et au moment où je m’attendais à rire aux éclats, boum ! la guillotine…. T’es vraiment un As de l’écriture ! J’adore ta plume ! Merci et bravo !

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  16. @Jos : d’après ton titre je pensais que tu allais nous parler de brocante et ma surprise fut grande en te lisant. Tes mots, ton rythme collent parfaitement à la photo et j’ai bien aimé l’idée suivante : « Ils avaient échangé des sms, elle pour lui annoncer que tout était fini » : il y a des moments où la communication virtuelle devient la seule issue pour la sérénité de l’âme 😉 belle semaine et à jeudi

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  17. @Nicole : ton texte est puissant et m’a tenu en haleine. Bon ok, elle & Benjamin, ça ne risque pas d’être pour l’éternité mais il a été un élément déclencheur dans sa vie pour qu’elle décide de ne pas rentrer chez elle pour retrouver Robert, ses vices et sa violence…. Mais aura t elle assez de force pour vouloir retrouver le bonheur ??? je vote pour une suite à ton joli texte 😉 MERCI !

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    1. Merci pour ton commentaire et ta lecture. J’ai plusieurs suites à rédiger. J’aime beaucoup l’humour de ton texte avec l’idée de cette grande tante qui a vécu une vie amoureuse riche. Ton héroïne continue à nous guider dans le deroulement de la succession. Joli le clin d’oeil avec le gratin de courgettes. A suivre …☺

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  18. @Manue : une maison hantée par l’amour naissant ??? elles ont pris du champagne ou des champignons tes amoureuses ??? bravo pour ton texte !

    @Marie-Claude : une photo qui nous aura inspirél’amour à beaucoup d’entre nous ! Merci

    @Adèle : quelle super belle lettre d’amour d’une femme toujours aussi éprise de son homme après tant d’années ! C’est d’ailleurs sur cette belle touche d’amour que je vais arrêter ma lecture de cette mi journée tant ta lettre m’a bercée ! Merci à toi ! ps : Mais je reviendrai plus tard lire les autres textes, no panic 😉

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  19. Leiloona: j’ai beaucoup aimé ton texte. C’est vrai qu’on a toujours beaucoup de mal à entrevoir ce qui se cache derrière les yeux des personnes âgées…
    Nicole: je comprends les sentiments de ton héroïne. On est souvent déçus par la vie.
    Manue: j’aime ta maison « hantée »…
    Marie-Claude: j’aime l’idée de voler un vêtement rien que pour l’odeur.
    Adèle: très belle lettre!
    Nxlly: cette photo a inspiré quelques départs…

    Je n’ai pas encore lu tous les textes. Je repasserai par là dès que je pourrai.

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    1. La plume et la page : il est difficile de le percevoir oui, mais plus je vieillis je le perçois … un signe de sagesse ou de vieillesse ? 😉

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  20. De belles images qui rappellent qu’il y a un ailleurs où le temps n’a pas de prise et où on peut revivre encore et encore ces doux moments qui ont marqué une vie.

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    1. Oui, et heureusement … et puis, je le vois bien avec un oncle : il a toujours une soixantaine d’années pour moi, alors qu’il avoisine les 85 ! 🙂

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  21. @Nicole : effectivement , pour ton héroÎne, c’est la douche froide.
    On pourrait penser la situation caricaturale, mais pas du tout, on en connait toutes, des femmes qui choisissent toujours le mauvais gars, comme si elles cherchaient à se faire mal par procuration. A peine si on les croit victimes, certains diront même qu’elles aiment ça.
    Sacré travail psychologique à faire pour sortir du cercle vicieux !

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    1. @adèle : l’idée du texte était de parler des femmes victimes de violence conjugale. En effet, il y a un travail psychologique important.
      Une belle lettre qui parle d’amour, d’intimité et de souvenirs partagés. Bravo pour ton style d’ecriture !

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  22. @Manue : j’adore +++ ton texte, léger, sensuel, plein de fantaisie, illuminé par la gaieté de ces femmes et du coup de foudre partagé.
    NB Le souvenir m’est revenu des soirées à faire tourner les tables chez mes parents. On riait beaucoup ! Qui sait les à-côtés ? 🙂

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  23. @Nicole: Bien amené. J’aime la façon dont tu présentes la scène finale, puis, le retour en arrière nous faisant revivre ce qui a mené là. Optimiste de nature, je ne peux cependant me résoudre à l’idée qu’il l’a laissée tomber. Je préfère croire à la thèse de l’urgence qui l’a forcé à quitter rapidement. Je conserve l’espoir qu’elle découvrira dans la poche de son peignoir, un petit bout de papier sur lequel il aurait dessiné à la hâte un bouquet de fleur et trois petits x. Beau texte où les mots transmettent bien les différentes émotions. Bravo!

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    1. Merci beaucoup pour tes encouragements et ton compliment. Je n’imaginais pas que le départ Benjamin pouvait soulever la question de son retour. Sait-on jamais ?

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  24. @Marie-Claude : Très joli texte, très évocateur pour moi. Le pouvoir des odeurs, oui j’y crois vraiment, il m’est arrivé plus d’une fois de dormir, le visage enfoui dans l’écharpe d’un être cher. J’ai porté quelquefois le manteau de ma mère décédée.
    Et puis un homme qui prête un livre, cette femme ne peut pas se tromper … 🙂

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  25. @Manue: Deux scènes marquantes et très bien décrites: celle de la maison qui devient folle et celles où toutes les deux deviennent folles de désir. Au final, on s’interroge à savoir si ces scènes se sont vraiment déroulées où si elles n’ont été qu’une illusion, un fantasme, un rêve.

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  26. @Marie-Claude: Dans une société aseptisée, on oublie l’importance de l’odorat et pourtant, on reconnait tous l’odeur de ceux que l’on aime. Là, elle a un peu perdu les pédales et j’espère que ça se passera bien quand il reviendra de voyage et la trouvera chez lui. :). Joli texte.

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    1. @pierforest: J’avais envie de parler de ça, de l’impact des odeurs sur nos émotions, nos attachements… C’est toujours un peu suspect, les odeurs… mais ça reste quand même fondamental pour la «créature» que nous sommes!

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  27. @Leiloona : ton texte m’a émue, presque aux larmes… Il m’a fait penser à une personne que j’adorais et qui est partie il y a deux ans. C’est moi qui ai trié ses affaires personnelles et depuis cette idée des choses qu’on laisse derrière soi est devenue comme obsessionnelle chez moi.

    @Nicole : mais peut-être Benjamin a-t-il vraiment eu une urgence ? J’ai du mal à croire qu’il se serait montré aussi persistant juste pour une nuit… En tout cas, comme d’autres l’ont dit avant moi, au moins cette aventure aura peut-être (j’espère) permis à Elisabeth d’avoir le déclic nécessaire !

    @Manue : j’adore ! Ça part comme une histoire de fantômes et ça se termine en épisode romantique… L’amour naissant provoquerait-il donc des hallucinations collectives ? 🙂

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    1. Caro : Je le comprends aisément … trier des objets, voir la vie de l’autre défiler, sans vraiment savoir qui il ou elle était vraiment … les objets sont réducteurs … mais tellement pleins aussi de la vie de l’autre.

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    2. Caro: Benjamin ou la répétition de l’abandon, je ne sais pas trop entre les deux. Il est temps qu’ Élisabeth prenne sa vie en main .

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  28. @Adèle: Elle a finalement le pied plus marin qu’elle le croit, puisque la mer occupe tout ses mots. Beau texte où on se laisse porter par la vague.

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  29. @Marie-Claude : oh oh, quelqu’un a développé une véritable obsession pour un collègue de travail – d’ailleurs ce qu’ils sont exactement l’un pour l’autre m’intrigue. Simples collègues ? Patron(ne) et subordonné(e) ? Peut-être est-elle la directrice des RH ?

    Sinon j’avoue ne pas comprendre les précédents commentaires qui disent que c’est tendre et mignon… Heu c’est surtout malsain, non ? Personnellement, je sens que cette histoire va finir façon Liaison fatale. J’espère qu’il n’a pas de lapin de compagnie… XD

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    1. Bien vu, tu as raison, elle est complètement pathologique ! Bravo pour ta lecture attentive.

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    2. @CBV: je te donne un scoop: elle s’en va discrètement (elle ne laisse même pas de trace odorante d’elle de son passage) et la vie reprend son cours au boulot! Même pas un p’tit lapin regardé de travers ; )

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  30. @Nxlly: J’aime la façon dont tu t’es collée de très près à l’image. On sent que tu l’as longuement observée, pour en distinguer les caractéristiques qui ont allumées cette histoire dans ton imaginaire. Si le verre est appelé bonheur, c’est sans doute aussi parce que les larmes sont noyées dans une eau plus joyeuse. Merci pour cette pensée qui nous rappelle que le contenant n’est pas toujours une représentation fidèle de ce qu’il contient.

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    1. Pour ma première histoire, je ne savais pas trop si je pouvais partir dans les délires de mon imagination et dériver très loin de la photo. Je l’ai donc respecter de très près et même si ce n’était pas très facile au début, l’inspiration est finalement apparue.
      Le contenant n’est pas toujours une représentation fidèle mais est bien souvent associer à son contenu, ce qui je trouve fait un lien avec le texte de Leiloona car derrière une personne âgée se trouve une âme de toute jeunesse.

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  31. Jos: C’est mieux ainsi. On sent beaucoup de colère chez celui qui est pourtant le principal responsable de cette infidélité. Peut-être est-il en colère de voir qu’elle n’acceptera plus d’être manipulée. C’est visiblement par vengeance qu’il a laissé tout ce bric-à-brac, parce qu’il savait qu’elle aimait les choses bien ordonnées.

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  32. @Adèle : quelle sublime lettre d’amour ! J’adore la façon dont tu as joué avec le champ lexical de la mer. Tu pourrais presque me faire croire que le véritable amour existe en dehors de la fiction. Presque 😛

    @Nxelly : ton texte me parle étrangement. Mon interprétation est que Léonie n’est pas simplement partie, elle a mis fin à ses jours parce qu’elle a pensé que les gens qu’elle aime seraient mieux sans le poids qu’elle pensait représenter pour eux… Mais je suis certainement en train de projeter un peu trop ^^

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    1. Tu n’es pas partie si loin que ça car c’est ce que je pensais également en écrivant le texte !

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  33. @Emilie : ton texte m’a donné envie de pleurer et j’ai dû le relire plusieurs fois afin de comprendre pourquoi 🙂 C’est parce qu’il évoque l’impression de perte progressive de l’enfance et de l’adolescence, une sensation que j’expérimente depuis deux ans et à laquelle j’ai beaucoup de mal à me faire.

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    1. C’est exactement de ce sentiment-là dont je voulais parler. A l’origine, je voulais un texte léger mais ça n’a pas trop fonctionné :p

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  34. @Claude : quelle raclure, cet avocat ! J’espère que César va revenir le hanter.

    @Nady : Ah mais revoilà notre copine qui échappe aux monstres grâce à sa pratique de la zumba ^^
    J’ai eu une grand-tante centenaire mais elle n’a eu qu’un mari puis un compagnon, c’était une petite joueuse comparée à celle de ton histoire (tatie, si tu m’entends):-P

    @Jos : Bon débarras ! Un de perdu, la liberté de retrouvée ! ^^

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    1. Merci pour ta lecture CBV. oui j’aime bien le côté « joueur » de cette grande tante, ou plus exactement son amour de la vie et de ce qui en contribue 😉

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  35. @ Leiloona : c’est superbe ! Un magnifique texte qui me touche beaucoup. Plein d’émotion, très bien construit, superbement écrit,… Un bijou. Merci à toi.
    L’éphémère du corps, l’éternité de l’âme… Les plaisirs du corps contribuent à la beauté de l’âme, non ?

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    1. Oh. Merci … Oui, bien entendu, les plaisirs du corps contribuent à la beauté de l’âme … Nous dirons que l’un ne va pas sans l’autre, même si une est plus pérenne que l’autre. 🙂

      Je crois comprendre pourquoi ce texte te touche. Mais oui, je la vois bien cette lumière en eux, même si parfois celle-ci semble loin.

      Quelquefois un rien fait ramener cette étincelle que nous aimons tant. ♥

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  36. @ Nicole : C’es vraiment très bien. Moi aussi je pense que Benjamin va vite refaire signe de vie. Comme les lecteurs de ton texte, il a sans doute besoin de connaître la suite de cette histoire dont il est un des acteurs principaux…

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    1. J’aime bien ton idée même si je ne pensais pas faire revenir Benjamin au départ.
      César est un personnage touchant et sensible. Quelle fatalité ! La chute est surprenante et sans appel. Texte bien mené.

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  37. @ Manue : excellent. Beaucoup de sensualité sur un fond de spiritisme. Tu nous emmènes dans une intimité et un plaisir passager qu’elles vivent avec une superbe légèreté.

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  38. Marie-Claude : le plaisir des sens comprend celui l’odorat. Ton texte le décrit avec beaucoup de sensualité.

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  39. Un coup de coeur pour Leiloona et Adèle mais que de beaux textes encore et encore c’est dingue ce que vous pouvez être toutes et tous aussi majestueusement productifs 🙂 Biz à toutes et tous

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    1. Merci Bisquine ! 😀 Oui, je fournis des petits pois wasabi pour que tout le monde soit aussi productif ! Ça fonctionne mieux que le fouet ! 😛

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  40. @leiloona : Je suis surprise de voir quelques similitudes avec mon texte : la mort, le corps et l’âme et pourtant le tout dans un univers différent et des temporalités diverses.
    Très beau texte, délicat. Je suis fan.

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  41. @ Adèle : belle lettre de deux adultes assez mûrs pour jouer ainsi avec l’ambiguité.

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  42. encore une fois c’est « marrant » de voir la manière dont chacun s’approprie la photo pour en faire des textes vraiment variés !

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  43. @Nxlly : un très joli texte plein de sensibilité à partir de ces 4 cadres qui ont aussi attiré mon attention 😉
    Bravo !

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    1. Alors que toi tu as fait ressortir l’amour de ces cadres, j’en ai fait ressortir l’art. Comme quoi quatre rectangles sur une photo en noir et blanc peuvent être le point de départ de beaucoup de choses.
      J’ai bien aimé l’idée que les cadres soient rangés par degré d’importance, très belle idée !

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  44. @ Louise Morgendorfer : tu décris une belle et grande complicité entre ces 2 soeurs, proches, très proches, trop proches ??? mon imagination s’est envolée vers l’interdit…. Bravo !

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    1. Oui tu n’es pas la seule, je n’avais pas du tout mis cette intention là mais je crois que c’est comme dans Dirty dancing, on vit pas la limite de l’intimité de la même façon selon les gens!

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  45. @Nxlly : j’ai aimé ta fidélité à la photo suivie de cette envolée vers les étoiles et vers une certaine philosophie de la vie.

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    1. Merci !
      Personnellement, ton texte était mon coup de cœur, la comparaison tout au long de la lettre avec la mer, permet de s’imaginer vraiment les sentiments qu’elle doit ressentir et m’as permis de voyager.

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  46. @Louise Morgendorfer : J’ai aimé la vision des coloc blotties l’une contre l’autre et la description de ces Noëls d’antan, du temps où elle était une toute jeune adulte, du temps des confidences avec sa soeur.
    Mais je n’ai pas bien compris le pourquoi du renoncement ? 🙁

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    1. Parce qu’elles deviennent adultes, ce qui de mon point de vue implique beaucoup de renoncements! En vrai, jJe voulais le préciser, en détailler un. je n’ai pas réussi dans le temps imparti alors j’ai laissé le flou pour permettre à chacun de projeter ses propres renoncements.

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  47. @Claude : ah mais quelle horreur, quelle injustice ? Ou alors un accès de schizophrénie ? La cote du peintre va s’en trouver démultipliée, l’avocat a fortune faite ! 🙂

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  48. @Nady : mais c’est un vrai roman, une histoire digne de Barbe Bleue ! Elle m’est bien sympathique, cette femme émancipée et au caractère affirmé. C’est d’ailleurs le secret de la longévité, je crois ! 🙂 Drôle et touchant !

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    1. Avec un petit verre de vin chaque jour, ça aide à vivre plus longtemps ; -)

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  49. @Jos : récit bien mené d’une triste affaire. Les mots sont choisis avec justesse. Le désordre de la pièce fait un écho à celui des pensées dans sa tête, c’est bien vu.

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  50. @ Leiloona : Quelle merveille de douceur et de tendresse ! Quel hymne à la Vie, au temps qui passe, qui fait des rides, qui fait des plis, qui déforme les corps, mais jamais l’âme…Je suis très émue ce soir …
    @Adèle : je suis une grande amoureuse du genre épistolaire, alors inutile de te dire combien je me suis régalée à lire ce petit bijou que tu nous proposes aujourd’hui !
    @ Manue : j’adore !! Tout simplement! Un itinéraire totalement inattendu, surprenant…Et puis je vais te dire, j’aime beaucoup, beaucoup , le champagne 😉
    @ Claude : encore une fois, du très grand « Claude », avec cette plume qui n’appartient qu’à toi, ces détours inattendus qui saisissent, ces « entre les lignes » qui font tout le sel de tes textes …
    @ Jos : drôle d’impression, je me suis retrouvée dans tes lignes… .. Magnifique texte..
    @ Nady : . Je suis fan !!
    Pour les autres la suite demain mes petits yeux sont fatigués ce soir, et je voudrais faire un tour sur les blogs… Des bises à tous et à chacun !

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    1. Merci Nath ! Oui, le corps se plisse comme les draps … corps et objets se rejoignent pour ne former plus qu’un tableau ! 😉

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  51. @ Morgendorfer : une complicité étrange entre tes deux personnages. Une tendresse. Et le renoncement qui jouxte la résignation m’interpelle de manière très intéressante. Bravo

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    1. Merci, ça me rassure de ne pas être la seule à être taraudé par le difficile franchissement entre renoncement et résignation!

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  52. @ Nady : géniale ton histoire ! Je me suis régalé. Tu la mènes avec rythme et plein d’humour. C’est plein de fraîcheur comme ta centenaire si sympathique.

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    1. Roooooo meroi Claude, je me régale toujours de tes bons retours de lecture ; -)

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  53. @nicole : Texte d’un grand désespoir. On a tellement envie que l’héroÏne vive une vraie histoire d’amour. Elle subit trop de violence et pas que physiques… Je veux croire que Benjamin reviendra.

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    1. J’admet qu’il est triste mais j’aime imaginer qu’il puisse en être autrement avec Benjamin ou un autre homme.

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  54. @ Jos : c’est bien écrit, bien décrit. Adèle, dans le commentaire de ton texte, compare les désordres de la pièce avec ceux de la tête de ton personnage, c’est bien vu.

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  55. @marie-claude : Les rêves d’amour, ce sont les plus beaux. On pardonne à l’héroïne son larcin pour qu’elle savoure ce laisser-aller.

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  56. @adele : Quel romantisme ! J’aime beaucoup. C’est beau au bout de vingt ans d’avoir encore autant de passion… à l’heure où les couples se défont rapidement, ça fait du bien de lire ce récit.

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  57. @Nxlly : Tu as parfaitement collé à la photographie. Elle n’était pourtant pas simple à visualiser. Partir pour ne pas faire souffrir l’autre, le protéger… c’est parfois difficile à encaisser pour celui qui reste.

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    1. Parfaitement d’accord avec toi, même si la personne qui part pense bien faire, le résultat est bien pire qu’avant pour celle qui reste

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  58. @Louise: Est-ce que la vie est plus importante que regarder Dirty Dancing? Sans doute, oui, mais c’est bon de revoir ce film de temps en temps. Il a tellement de choses à nous enseigner…
    @Claude: … et pour l’avocat adieu veaux, vaches, cochons…
    @Nady: elle a la forme la grande tante! Quatre maris…
    @Jos: le passé est souvent bien encombrant!

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    1. Je crois surtout que les moments les plus importants de la vie sont ceux passés à regarder Dirty Dancing (ou tout autre film du genre) avec des amies 😀

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  59. Merci pour vos commentaires.
    Le plus beau est de mon mari ce soir : « si j’étais une fille, ça m’aurait fait pleurer, de lire ton texte ».

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  60. @victor : impossible de laisser un commentaire sur ton blog ce matin. Bravo pour la description de l’inspiration de l’artiste tourmenté

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    1. Coucou Nady, merci pour ta lecture et ton commentaire ! Ah mince, je suis désolé… Je dois avouer qu’Overblog commence à être dépassé, je songe à changer d’hébergeur… Merci encore, ce texte me tenait vraiment à cœur, heureux qu’il t’ai plu !

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  61. @Leiloona : La poésie et la sensualité au service de cette belle femme… Un texte magnifique et qui m’a bouleversée.

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  62. @Nicole : C’est vrai qu’on a envie qu’elle s’en aille Elizabeth. Et j’avoue je le sentais pas trop ce petit jeune, mais j’ai été bien contente quand j’ai vu qu’il lui donnait l’opportunité de fuir. Une belle narration en tout cas 🙂

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    1. Merci Louise pour ton analyse.
      La vie de deux soeurs en famille recomposée complice et proche à la fois pendant Noël. Le passage à la vie d’adulte avec une forme de nostalgie. Il reste une part de mystère sur leur relation. Tu prevois une suite ?

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  63. @Manue : Une belle sensualité et un beau début entre deux femme. J’aime le fragile équilibre entre réalité et imaginaire, si vrai dans ces moments-là

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  64. @ Adèle, c’est vrai qu’ils ont l’air d’avoir trouvé un beau rythme de croisière ces deux là, une jolie métaphore filée tout au long du texte

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  65. @Marie-Claude : on est tiraillées entre la douceur et la poésie de ton texte et l’étrange et dérangeante attitude de ton héroïne, très réussi!

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  66. @Nxlly : Je suis d’accord avec Leiloona, je ne crois pas qu’on puisse quitter quelqu’un pour ne pas lui faire de mal sans le concerter, mais ton texte retranscrit bien le vide de cet instant 🙂

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    1. Je pense que si la personne qui part concerte son entourage, celui-ci ne la laissera peut-être plus partir mais bon c’est sûr qu’agir dans le dos et laisser une part de mystère est pas mieux non plus.
      J’ai bien aimé ton texte et contrairement a beaucoup de monde je n’ai pas imaginé beaucoup de choses, pour moi, la complicité entre les deux filles résulte d’une profonde amitié qui fait chaud au cœur.

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  67. @Claude : une vraie belle atmosphère installée et une fin surprenante que je n’ai pas vu venir, quelle surprise!

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  68. @ Nady : Elle m’a plu cette femme-là, avec son anticonformisme et ses amours multiples. Un beau portrait

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    1. Merci pour ta lecture Louise, contente qu’elle te plaise telle qu’elle est 😉

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  69. @JOs c’est une si belle idée de raconter la dévastation intérieure par celle d’une chambre!

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  70. Leiloona : Définitivement, tu es la patronne de cet atelier. Non seulement j’adore la construction de ton texte en 3 tableaux mais j’adore aussi ton écriture, les mots que manies si bien et avec poésie. Quant au dernier paragraphe je l’ai trouvé tout simplement sublime. Bravo Leiloona !

    Nicole : Surtout, mais alors surtout, qu’elle ne rentre pas et qu’elle laisse Robert à son foot, ses potes et ses bières et qu’elle se consacre à elle et à elle seule. Et j’aime bien l’idée que Benjamin ne soit pas resté. Il lui a permis de passer une étape, de faire le grand pas et de commencer une nouvelle vie. Ton texte interroge néanmoins : Ne peut on quitter un homme que si on en rencontre un autre ?

    Manue : Quelle sensualité ! L’amour nous transporte dans un autre monde…Comme Leiloona, j’ai découvert dans ce texte une Manue insoupçonnée…Et vive le champagne !

    Marie-Claude : Quelle douce odeur que celle de l’amour !

    Adèle : Vraiment, j’aime beaucoup tes textes en général mais cette lettre est criante de vérité. L’amour nous apporte parfois ce bien être au-delà même de sa présence physique, juste parce que la personne existe.

    Nelly : Il faut parfois savoir partir…pour laisser de bons souvenirs.

    Louise Morgendorfer : Beau récit sur l’amour entre deux sœurs et sur les souvenirs liés au bien être qu’il procure.

    Claude : Quel histoire ! Pauvre César. Encore un texte déroutant, dans lequel tu t’amuses à nous emmener à un endroit puis à son opposé. Je pensais que la chute serait heureuse…mais c’était mal te connaître.

    Nady : En voilà une tante bien attachante et gaie et si sa vie amoureuse a été pour le moins tumultueuse, on la sent aimante et sincère. Tu arrives à décrire 120 ans en quelques lignes : bravo pour la performance !

    Petit commentaire général : je constate que le désordre nous a à tous inspiré une histoire d’amour !

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    1. Merci Jos, j’en rougis. A ce soir pour affronter la peur de Zweig sur scène ; -)

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    2. Nos deux héroïnes ont un point commun. C’est de laisser derrière elle, leur passé. Ton héroïne est courageuse malgré son chagrin. Merci à toi !

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  71. Comme chaque semaine, je prends plaisir à découvrir ces textes. Comme chaque semaine, j’aimerai moi aussi prendre la plume et oser, comme un défi personnel. La semaine prochaine sera la bonne, je vous rejoins avec plaisir mais non sans une grande appréhension au vu du talent qui se niche par ici.

    Leiloona : ton écriture n’a plus besoin de me convaincre mais voilà un texte que j’apprécie particulièrement qui dans une douceur infinie, retrace les instants de vie, les années qui passent et tracent. Bravo c’est beau et touchant.

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  72. @leiloona: merci pour l’ajout de mon texte. Le votre m’a rempli de nostalgie, que c’est beau l’amour et les souvenirs de l’amour

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  73. @ Nicole. quelle maîtrise dans ce texte pour passer de la douleur au plaisir puis retomber encore plus bas. En même temps Benjamin lui a laissé entrevoir une issue, être désirable dans le regard de l’autre, c’était peut-être juste ça son rôle… J’ai adoré !

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    1. Merci pour ta lecture Terjit. J’ai bien aimé l’humour noir et les différents rebondissements de ton texte. Cela donne un sacré effet visuel. Bravo !!

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  74. @ manue : belle description de l’ambiance étrange de la maison, c’est rapide, haletant, efficace

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  75. @Adele: que d’amour ! j’aime beaucoup le sentiment de liberté qui ressort de cette idée de la lettre écrite pour elle seule

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  76. @ Nady: liberté quand tu nous tient !! Belle vie pour cette tante, et sourire de voir que le gratin de courgette refait surface 😉

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    1. ROoooo !merci pour ton retour de lecture. J’espère que Mathilde n’a pas eu l’idée de lui préparer un gratin de courgette avant de faire connaissance avec le pied de biche la pauv’ dame !!! Empathique le psy, à sa place j’aurais beaucoup ri et aurais même posté des bribes d’échanges sur mon mur fb 😉 Bravo pour ta plume, chaque semaine différente et captivante !

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  77. @Jos : belle analyse des sentiments à partir du délabrement de cette chambre, bravo

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  78. @Leil : Ton texte me fait m’interroger sur le regard que je porte sur les personnes âgées et en fait je crois qu’il a changé ! depuis que je vieillis et que je deviens une grande fille, j’ai tendance à les considérer comme des personnes et j’oublie le « âgées », vraiment.
    Joli texte sur le temps qui passe …

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  79. @Nicole : Quels cons ces hommes … Mais si au moins ça lui permet d’ouvrir les yeux sur son couple …
    Les femmes ont encore du boulot avant d’être libres !
    Ton histoire n’est pas très gaie mais joliment menée !

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    1. Merci pour ton commentaire. J’admet que c’est texte difficile mais engagé.
      J ai été surprise à la lecture de ton texte mêlant magie et érotisme dans cette maison. Félicitations pour nous avoir amener dans un autre univers.

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  80. @Leiloona : Encore une plume très aiguisée pour ce texte fort, qui laisse songeur après lecture… Bravo, tu as énormément de talent, je ne cesserais jamais de te le répéter !

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  81. @Louise: tu as vraiment l’art de saisir des instants fugitifs et de les matérialiser. L’atmosphère de ton texte me rappelait un très beau film, Frances A. (c’est le titre).

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  82. @Claude: avec ta permission, je vais adopter cette magnifique prière: « De grâce, reposez mon esprit, mais laissez bouillir mon délire créatif »!!!

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  83. @Leiloona: je ne sais pas si c’est le passage des ans qui me rends plus sensible à cette réalité mais j’ai été particulièrement touchée par ton texte.

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  84. Terjit : Alors là, on peut dire qu’il y a de l’idée ! Ton histoire m’a fait bien rire, même si elle donne dans le genre Amour « Vache ». Pauvre Monsieur Lescalier, c’est vrai que ça fait beaucoup pour un seul homme. En même temps, elle devait être sacrément à bout Mathilde pour être aussi déterminée. 🙂

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  85. @Nicole : Ton texte de la semaine m’avait beaucoup marqué, de part l’ambiance qui s’en dégageait et la chute glaçante que tu nous proposais… Que dire de celui-ci ? Toute aussi horrible, mais d’une autre manière… Pauvre Elisabeth ! J’espère qu’elle ne rentrera jamais… Tu as beaucoup de talent pour conter des nouvelles comme celle-ci, je suis resté suspendu à tes mots… Bravo pour ce texte marquant !

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    1. Meric pour ta lecture assidue de les textes. Belle envolée de ton peintre qui rencontre enfin la muse qui libère sa créativité. Joli texte poétique et romantique.

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  86. @Manue : Un superbe texte, rempli d’amour ! Quelle étrange maison comme tu dis… Les tables, les couverts l’air et un amour nouveau est né ! Bravo !

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  87. @Marie-Claude : Ton personnage est vraiment très amoureuse ! J’espère que c’est réciproque, et qu’ils finiront ensemble, unis, heureux !

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  88. @Adèle : Ton texte est très poétique, superbement écrit et piqueté de très belles figures de style ! Franchement je tire mon chapeau à cette très belle lettre d’amour !

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  89. Louise : J’ai éclaté de rire à la lecture de la dernière phrase !! Franchement bravo, je ne m’y attendais pas du tout ! Une chute efficace qui tombe à pic et qui fini sur un ton humoristique un texte très réussi !

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  90. @Nady : Un sacré bout de femme cette grande tante ! J’aime beaucoup ton texte, il est tendre, on plonge dans les souvenirs de ton personnage et ainsi dans ceux de cette centenaire qui n’a cessé d’être amoureuse 😉

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  91. @Jos : On ressent bien la détermination de ton personnage… Je la comprends et je la soutiens ! C’est un texte très bien écrit et une histoire bien amenée, j’aime !

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  92. @Terjit : Un texte drôle et léger, malgré le sujet quand même grave ! Je crois que Monsieur Lescalier est quelqu’un d’assez maladroit…

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  93. @Terjit: on a pitié de ce pauvre M. Lescalier en arrivant à la fin du texte. Tu ne l’as pas épargné… mais j’ai bien ris en lisant ses déboires.

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  94. @Nicole : texte difficile et courageux. Peut-être qu’Elisabeth avait besoind e tout cela pour une véritable prise de conscience ?

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    1. Merci pour ta lecture, je pense que cela faisait longtemps que j’avais envie de l’écrire. Sûrement que cela lui a permis d’entrevoir un autre avenir.

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  95. @Marie-Claude : étrange histoire que celle de cette femme qui entre « par effraction » dans la vie d’un homme. Il faudra peut-être bien qu’un jour elle lui avoue tous ses larcins 😉

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  96. @ Leil, une fort belle sensualité, vraiment, et un beau sujet, Bravo! En revanche il faut que tu m’expliques le jeu avec les chiffres qui demeure énigmatique pour moi..

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  97. Je peux enfin finir de vous lire, après une semaine « encombrée »…
    @ Terjit: quel couple diabolique! J’ai passé un fort bon moment à découvrir leurs manigances.

    @ Nicole, une sensualité émouvante aussi. Des questionnements aussi. La pauvre !

    @ Manue, j’ai beaucoup aimé cette atmosphère inquiétante que tu as su créer. Je suis bien aise que le champagne ne me fasse pas cet effet !
    @ Marie-Claude, Wahou !!! une folie un peu inquiétante que tu décris superbement !

    @ Adèle, c’est beau ce lâcher-prise amoureux , et sans doute assez rare!

    @ Nxlly, merci pour ce texte très émouvant. J’aime beaucoup certains détails que tu privilégies.

    @ Louise, je me suis laissée bercer par la nostalgie de ton personnage. Je suis très sensible à ta pointe conclusive !

    @ Claude, tu as vraiment l’art de créer les ambiances. Mais pauvre César….
    @ Nady, sacrée Tantine! Un hymne à l’amour !
    @ Jos, tu décris joliment cette osmose entre le lieu et le personnage. Beaucoup de force dans tes mots.

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